Cine / video
André S. Labarthe
Douze et quelques films pour un hommage
14 - 30 nov 2018
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En parcourant l’impressionnante filmographie d’André S. Labarthe, décédé le 5 mars dernier, on est frappé par la formidable variété de ses films -portraits de cinéastes, de chorégraphes, de peintres et d’écrivains. Mais ce qui est surtout saisissant, c’est que les qualificatifs censés caractériser, dans les titres de ces films, les artistes en question – « visionnaire », « imprévisible », « franc-tireur » ou, plus prosaïquement « à prendre ou à laisser » – semblent aussi très bien adaptés à la figure de Labarthe lui-même. C’est tout sauf un hasard. Nicolas Azalbert relève d’ailleurs, en évoquant la disparition de Labarthe dans Les Cahiers du cinéma, que chacun de ses films est « un portrait en creux de l’auteur. »
Le cinéaste et producteur Labarthe s’est toujours laissé guider par ses affinités électives avec le travail d’autres artistes. Une affinité qui passe par la Nouvelle Vague et ses idoles américaines, qu’il accompagne de plusieurs films, mais également par son intérêt pour le cinéma italien, l’avant-garde et des figures marginales de toutes disciplines, que ce soit les écrivains comme Georges Bataille et Antonin Artaud ou les cinéastes Shirley Clarke et Diourka Medveczky, ou encore les chorégraphes très en pointe comme Carolyn Carlson.
Le présent hommage - une douzaine de films - se veut un aperçu de cette diversité et cet amour de l’art et de tous les arts, en s’appuyant principalement sur les propres réalisations de Labarthe. Des œuvres bien connues comme Le Dinosaure et le bébé (1967) Cassavetes (1969), Artaud, Cité, Atrocités (2000) et le double portrait qu’il consacre à Carolyn Carlson, mais aussi des films très rares tels que Les Égoutiers de Saint-Denis, un documentaire que Labarthe tourne en 1975 ou Simenon Maigret, le discours de la méthode avec Claude Chabrol (2003). Pour compléter ce programme : trois volets récents de la série Cinéma de notre temps : Diourka, à prendre ou à laisser (2012), Kiyoshi Kurosawa, au dos des images (2017) et un portrait inédit consacré au cinéaste américain Elia Kazan. Ce film, réalisé par sa monteuse et épouse Danielle Anezin, fut le dernier film initié et écrit par « André ».
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