Que peut la fiction face à la crise écologique ?

Cette question émerge d’un besoin de ralentir, paradoxalement, face à l’urgence de cette crise écologique, non pas pour délaisser le réel et se réfugier dans des chimères, mais pour se dégager de cette tyrannie du présent qui nous fait peut-être passer à côté de certaines manières de poser le problème et des ressources que l’on pourrait y puiser. Nous nous intéresserons aux pas de côté que la science fiction écologique, en particulier féministe nous amène à faire, comme en retour, à ce que la crise écologique fait à la fiction. Quelle littérature, notamment, est en train de sortir du monde irradié de Fukushima ?


Débat animé par Pierre Charbonnier avec Bertrand Guest et Émilie Hache

Pierre Charbonnier est philosophe, chercheur à l'Institut Marcel Mauss (CNRS-EHESS). Son travail porte sur les rapports entre les sciences sociales et la question environnementale. Il développe une enquête sur les spécificités matérielles et symboliques des rapports collectifs à l'environnement naturel dans les sociétés industrielles. Il a notamment publié Le rendement et le butin, regard écologique sur l'histoire du capitalisme (Actuel Marx, 2013) et La nature est-elle un fait social comme les autres ? (Cahiers Philosophiques, 2013).

Bertrand Guest est docteur en Littérature Générale et Comparée. Ancien élève de l’ENS de Lyon et agrégé de Lettres modernes, Bertrand Guest écrit sa thèse de littérature comparée à l’Université Montaigne Bordeaux 3 (“Écritures révolutionnaires de la nature au XIXe siècle. Géographie et liberté dans les essais de Humboldt, Thoreau et Reclus.”). Il est membre du comité de rédaction de la revue Essais et s’intéresse aux liens entre littérature et politique dans les domaines français, allemand et américain. Il a co-organisé la journée d’études “L’anarchie par les lettres” (MSHA, 15 décembre 2011) et publié plusieurs articles sur la politique, le romantisme, l’écologie et l’anarchie au XIXe siècle.

Émilie Hache est philosophe, maître de conférences à l’Université Paris Ouest Nanterre, au département de philosophie. Ses recherches portent sur les questions écologiques et la philosophie pragmatique. Elle est l’auteur de Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique (La Découverte, 2011) et a dirigé et préfacé un livre collectif, Écologie politique. Cosmos, communauté, milieux, (Éditions Amsterdam, 2012). Elle termine un autre livre collectif à venir, Du monde clos à l'univers infini... et retour.Essais cosmopolitiques (Éditions Dehors, avril 2014). Membre du laboratoire Sophiapol (Nanterre) et membre associée du GECo (ULB, Bruxelles), elle co-dirige pour la deuxième année, avec Pierre Charbonnier (LIER, CNRS), un séminaire à Nanterre, portant sur les Chantiers de l'écologie politique. Elle travaille aujourd’hui sur deux nouveaux chantiers croisés, l’un portant sur la dimension spéculative de la fiction écologique, en particulier la science fiction écologique féministe ; l’autre sur les articulations entre féminismes et écologie, notamment dans son rapport à la justice environnementale.

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