Exposición / Museo
Ouvrage d’art + art
Appel d’idées d’artistes pour le viaduc des Egratz, Haute-Savoie
16 dic 1981 - 11 ene 1982
El evento ha terminado
Cette exposition est consacrée aux projets proposés pour la réalisation d’une sculpture monumentale au viaduc des Egratz en Haute-Savoie dans la vallée de Chamonix.
L’exposition, organisée par le Cci et la Direction Départementale de l’Equipement de Haute-Savoie, présente les propositions des onze artistes ayant répondu à l’appel d’idées : Nissim Merkado (vainqueur dont le projet sera réalisé), Patrick Chanéac, Herlin, Yukichi Inoué, Piotr Kowalski, François-Xavier Lalanne, Lovato, Henri de Miller, Philolaos, Robert Ramel, Gérard Singer.
A côté des maquettes, dessins originaux et photomontages de chaque projet, figurent en rappel, des photographies des travaux de construction de l’ouvrage d’art et de son inscription dans le site.
Une série de gravures des XVIIIème et XIXème siècles, tirées de la collection Payot, prêt du Conseil Général de Haute-Savoie, complète l’information sur l’histoire de ce paysage.
L’appel d’idées d’artistes pour le viaduc des Egratz constitue un précédent exemplaire en France dans le domaine de l’art public :
- par l’ampleur du programme prévu (dimensions spatiales de l’œuvre, côut de la réalisation) ;
- par la liberté laissée aux artistes quant à l’emplacement et à la nature de leurs propositions : intervention sur le paysage ou sur les éléments de l’ouvrage, œuvre d’art ponctuelle ou en plusieurs éléments, techniques et matériaux laissés au choix et à l’appréciation des auteurs.
Le jury était appelé à juger la cohérence et la pertinence de ces choix, du point de vue de leur insertion dans le site, de la sécurité et des possibilités techniques de leur mise en œuvre, tout autant que de leur intérêt artistique.
Description des propositions d’artistes :
Nissim Merkado propose une intervention sur trois lieux d’où se développe l’attraction d’un point de rencontre commun : « Le Point Final ». Une flèche courbe, en acier, dont la projection est suggérée comme un jaillissement depuis un surplomb rocheux, enjambe les voies montantes et descendantes de circulation. Sa pointe, de forme conique, vient se poser sur un cône tronqué, couronnement en béton d’un petit éperon naturel. Un escalier s’y inscrit en creux comme une montée symbolique vers le sommet. Du point d’impact du cône d’acier avec le cône tronqué en béton, jaillit l’éclair d’un rayon laser qui, traversant le vide qui s’ouvre en contrebas, établit un lien avec le mur de soutènement situé dans la vallée encaissée.
La réalisation de ce projet est mise au point avec les ingénieurs qui en étudient la stabilité et surtout les moyens techniques de mise en œuvre de la longue tige courbe d’acier, qui sur quarante mètres, enjambe les voies à vingt-cinq mètres au-dessus du sol, avec une section de soixante quinze centimètres de diamètre.
En outre, le sculpteur a été chargé d’étudier le dessin du mur de sécurité qui sépare les deux voies et de déterminer la découpe du rocher sur lequel s’accroche le départ de la flèche.
Citons également, parmi les autres projets présentés, ceux qui, dans leur diversité, répondaient le mieux à l’objectif recherché :
Patrick Chanéac propose « une structure d’intercession » marquant artificiellement un seuil par un volume cubique aux arêtes fines qui enserre le viaduc dans un espace tridimensionnel transparent.
François-Xavier Lalanne et Alexandre Chemetoff envisagent d’enserrer le tablier du pont dans un anneau « figure élémentaire du passage, telle la porte chinoise ou le cerceau que traversent les lions ». L’anneau prend appui, et avec lui le viaduc, sur un paysage lapidaire géométrique, architecture à la Boullée qui constitue un seuil entre la vallée lumineuse et la montagne encaissée. Plus loin, une tête de « guetteur » annonce aux voyageurs la transition entre deux paysages.
Se souvenant de ses Châteaux d’Eau de Valence, Philolaos ouvre une porte en deux éléments jumeaux d’acier inoxydable, de part et d’autre du viaduc, qui déroule un fil d’acier, modelait le béton en promontoire donnant ainsi un point de vue sur la vallée.
Gérard Singer cherche à reconstituer la mémoire du verrou rocheux qui existe avant les travaux, en retranscrivant les sommets montagneux par un empilement de strates et de courbes de niveau. Renouvelant sa technique développée à Evry et à l’Isle d’Abeau, il prévoie de ménager des espaces entre ses anneaux de béton coffrés dans du polystyrène brûlé à la flamme et de laisser passer le vent et le paysage entre ses filets.
Lovato rêve de dérouler de longs murs sinueux peints en bleu, ou encore d’une porte-paysage, de grandes orgues tubulaires qui escaladent les pentes, de part et d’autre des voies.
Yukichi Inoué propose, dans une série d’aquarelles, plusieurs solutions qui suggèrent un dialogue entre l’homme et la nature, soit d’une grande discrétion devant le paysage qu’il souligne d’un trait ou d’une borne ou alors qu’il invite à considérer, avec un fil à plomb, comme le « Centre du Monde ».
Piotr Kowalski prend le parti de refuser la surenchère d’un geste artistique et se contente de balayer le ciel nocturne d’un double rayon laser et d’esquisser sur un mur, la silhouette des montagnes environnantes.
Le viaduc routier sera ouvert au public pendant la période où les projets seront présentés au Centre Pompidou. L’œuvre d’art ne sera édifiée qu’au printemps. L’exposition circulera en Haute-Savoie en 1982.
D’après le communiqué de presse
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