La Natation par Jean Taris

La Natation par Jean Taris de Jean Vigo

France, 1930, noir et blanc, 11 min

"Jean Taris, champion de natation, donne ici une souriante leçon aux néophytes à qui s'adresse ce film de commande. Il enchaîne Crawl sur Over Arm Stroke et approche de la technique des virages sur apprentissage du plongeon au départ.

Le tout avec la plus grande précision, sans jamais se prendre au sérieux, aidé qu'il est en cela par la verve de Jean Vigo qui n'hésite pas, au passage, à s'offrir quelques gags. Et en profite pour apprendre à filmer en piscine à hublots, ce qui lui sera bien utile pour les prises de vues subaquatiques de L'Atalante. " (Luce Vigo, in Jean Vigo, une vie engagée dans le cinéma, 2002)

Ils attrapèrent le bac (De Naaede Færgen) de Carl Theodor Dreyer

Danemark, 1948, noir et blanc, 11 min

Commande de la prévention routière pour inciter les conducteurs à la prudence.

" Un jour que nous traversions le nord du Seeland en auto dans la direction de Hundested, où nous devions prendre le bac, Dreyer me fit ralentir un peu en faisant quelques pointes d'ironie. Avec certaines petites allusions pédagogiques, il me rappela sa mise à l'écran du mythe de Johannes V. Jensen. Ont-ils attrapé le bac ? Les images avaient dû être si claires et si dépouillées qu'elles s'étaient imprimées au fond de ma rétine. Mon passager s'amusait de bon coeur, il triomphait presque en se rendant compte que ses remarques m'amenaient à dégager un peu le pied de la pédale. " (Preben Thomsen)

Les Hommes de la nuit d'Henri Fabiani

France, 1952, noir et blanc, 33 min

Film commandité par Les Charbonnages de France. Un groupe d'apprentis mineurs reçoit le baptême du " fond " dans les mines de Lorraine, à plus de 700 mètres sous terre. La musique est interprétée par l'Harmonie des Houillères du Bassin de Lorraine.

Premier prix des courts métrages culturels à Venise en 1952.

O Pão (Le Pain) de Manoel de Oliveira

Portugal, 1959, couleur, 22 min

Dans ce film produit pour la Fédération Nationale des Industriels Minotiers, Manoel de Oliveira décrit toutes les étapes de la fabrication du pain.

" La moindre des choses pour Oliveira est animée : une vieille image pieuse sur laquelle on 7 entend la prière rituelle de consécration du pain ; et les sacs de grains ainsi que les petits pains encore en pâte ont une fermeté de chair potelée et une fragilité de parcours tout à fait humaines. Film ramuzien où la même lumière qui baigne les travaux manuels et les travaux mécaniques repousse toute critique : la noblesse des premiers et la nécessité des seconds d'emblée s'imposent. " (Jean-Claude Biette, in Cinéma portugais. Instituto Português de cinéma, 1977)

Thaumatopoea : Pityocampa de Robert Enrico

France, 1960, couleur, 25 min

Jusque-là réalisateur de films publicitaires et industriels, Robert Enrico retient l'attention en 1960 avec Thaumatopoea, un film sur les chenilles processionnaires du pin et la nécessité de leur destruction. Formant des chaînes ininterrompues de plusieurs dizaines de mètres, elles peuvent décimer des hectares de pins en très peu de temps. Ayant reçu commande d'un film scientifique sur les nouvelles méthodes d'extermination industrielle, Robert Enrico réalise une oeuvre d'humour noir. La musique de François de Roubaix dramatise des éléments a priori neutres.