Debate / Encuentro
Carlo Ginzburg
Le juge et l'historien
26 abr 2007
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S'il est un grand historien des vaincus, des obscurs, des vies minuscules et de l'histoire par le bas, un historien qui pour autant ne voulut jamais « construire un panthéon des victimes [mais] juste compliquer le jeu », c'est bien Carlo Ginzburg, professeur aux universités de Bologne puis de Californie (UCLA).
S'il est un grand historien des vaincus, des obscurs, des vies minuscules et de l'histoire par le bas, un historien qui pour autant ne voulut jamais « construire un panthéon des victimes [mais] juste compliquer le jeu », c'est bien Carlo Ginzburg, professeur aux universités de Bologne puis de Californie (UCLA).
Né en 1939 à Turin, puisant d'abord ses intuitions décisives chez Antonio Gramsci et Walter Benjamin - d'où il tirera sa propre démarche perspectiviste -, il s'intéresse très tôt aux situations de procès et aux problèmes qu'elles posent au travail historique : tribunaux de l'Inquisition dans Le Sabbat des sorcières ou procès des années de plomb italiennes dans Le Juge et l'historien, où il commente notamment l'Affaire Sofri. Qu'il retrace l'itinéraire sans traces d'un meunier du Frioul au 16e siècle (Le Fromage et les vers), réinterroge le contexte dans lequel s'est déployé un maître du Quattrocento (Enquête sur Piero della Francesca) ou analyse la place de l'aventure insulaire dans l'imaginaire littéraire britannique (Nulle île n'est une île), Ginzburg allie la microhistoire critique et l'archéologie culturelle pour mieux désenclaver la démarche historique - montrer qu'elle oscille sans cesse entre fiction et idéologie, sans jamais se confondre avec elles.
La conférence de Carlo Ginzburg sera suivie de la projection du film de Jean-Louis Comolli, L'Affaire Sofri (France, 2001, 65'), d'après l'ouvrage Le Juge et l'historien Considérations en marge du procès Sofri (Verdier, 1997) et d'une rencontre entre l'historien et le réalisateur.
Quando
Desde 19:30