... Le temps désenchanté...

Installation sonore et visuelle

Projet électroacoustique en plein air

commande du Président du Centre Pompidou, création mondiale

Informatique musicale Ircam-Centre Pompidou

Réalisation informatique musicale Romain Kronenberg

Coproduction Ircam-Centre Pompidou et Ville de Paris.

Un gardien de nuit de la tour Eiffel découvre à ses pieds une ville endormie.

Il va arpenter les rues et les quartiers dont la vie s’est soudainement

paralysée. Dans le film de René Clair, le savant fou qui a décidé d’arrêter le

mouvement de Paris est aussi bien l’incarnation du réalisateur de cinéma, au

moment du montage. Le sens et la vitesse des images sont soumis à l’arbitraire

et à la décision de l’invention. Ici intervient l’autre art du «

temps-mouvement », la musique. Paris qui dort a sollicité la virtuosité fluide

de Yan Maresz dont la création pour ensemble et électronique en accompagnera la

projection à l’Auditorium du Louvre.

Ce même film et un dialogue de l’écrivain Maurice Joly (1829-1878) inspirent

l’installation sonore commandée à Olga Neuwirth. Depuis l’opéra Lost Highway,

d’après le scénario de David Lynch, on connaît les affinités électives de

l’artiste autrichienne pour le cinéma. Son dispositif conçu à l’Ircam combine

le flux et l’immobilité des clichés de Paris dans le film, le mouvement et

l’arrêt des fontaines de la Place Stravinsky, les apparitions et disparitions

des événements sonores. Les caractéristiques de l’univers de Neuwirth

participent de ce jeu : la connaissance du cinéma, la maîtrise de

l’électronique, le désir d’échapper à la salle de concert pour se retrouver au

cœur de la ville, celle-là même que filmait, il y a quatre-vingts ans, René

Clair.