Cine / video
Les patrons
3 abr - 7 jun 2002
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Les chefs d'entreprises ont cela en commun, d'avoir suscité de tous temps et en tous lieux des sentiments ambivalents et extrêmes, tels que peur, vénération, jalousie, méfiance. Ce statut, unique en son genre dans la société civile, fait de leur corporation un fascinant sujet d'études.
Jusqu'à une époque récente, le cinéma de fiction a mis en scène des patrons majoritairement abjects, dévorés par le pouvoir et l'argent, tandis que le documentaire se mettait en position de filmer "l'ennemi" ou de rôder autour sans jamais le montrer. Ces dernières années, avec le triomphe du libéralisme, le chef d'entreprise est devenu un personnage médiatique.
En France, le CNPF s'est transformé en MEDEF. Dans les pays de l'Est, les apparatchiks se sont reconvertis en businessmen. Plus récemment, avec les start-up, on a vu apparaître un nouveau style de patrons jeunes et
décontractés. Miroir fidèle de la sensibilité sociale, les films ont alors dépeint des personnages à la psychologie complexe. L'archétype du salaud est devenu un citoyen comme les autres, avec ses doutes et ses faiblesses. Sans
états d'âme, le cinéma du réel a planté ses caméras dans les bureaux feutrés des grands patrons et s'est rapproché de ces hommes et de ces femmes porteurs de projets, farouches défenseurs de la liberté d'entreprendre, voire engagés dans la réinsertion sociale. Pour autant, les cinéastes militants ne sont pas restés inactifs et se sont attachés à mettre à jour les contradictions du "nouveau" discours patronal.
A travers ces quarante films, recueil d'expériences individuelles, laboratoire d'idées qui se croisent, s'attirent et se repoussent, à travers aussi la confrontation du documentaire et de la fiction, se dessine une histoire partielle et partiale du capitalisme.
Quando
todos los días excepto martes