Exposición / Museo
Enrichissement du Cabinet d'art grahique
2e partie : De Matisse à nos jours
20 sep 1984 - 7 ene 1985
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Cette exposition est consacrée aux récentes acquisitions par le Cabinet d’art graphique d’œuvres, de Matisse à nos jours. Elle offre un choix d’œuvres sur papier pour la plupart réalisées depuis 1950.
La sélection des œuvres présentées a été réalisée parmi près de cinq cents pièces acquises depuis trois ans. Elle prouve que le dessin, dans ses multiples parcours et ses techniques diverses, peut révéler les tendances contemporaines. Le visiteur découvre leurs complexités et leurs découvertes, leurs oppositions et leurs rencontres.
Quelques grands ensembles sont venus enrichir le fonds du Cabinet d’art graphique. Outre de nombreux croquis et esquisses de Duchamp-Villon présentés dans le dernier accrochage, des séries d’études de Geer Van Velde, d’œuvres de Dubuffet, de dessins de Joan Miro et de Dado, apportent un intérêt considérable à la connaissance de ces artistes et aux réflexions sur leurs recherches.
Une cinquantaine de pièces (dessins au crayon ou au fusain, peintures à la gouache) permet de mieux apprécier aujourd’hui les directions de travail de Geer Van Velde (1898-1977), les méthodes d’exécution d’un peintre qui est toujours resté cohérent avec lui-même.
Empreintes, lithographies, assemblages, encres, pâtes, Jean Dubuffet a souvent préféré le papier pour en faire le support de ses thèmes et « travaux ». D’innombrables dessins ont ainsi vu le jour, dont voici, récemment réuni au musée un choix assez complet. Il s’agit de la série de Vache de 1952, des Matériologies de 1962, des grafittis inspirés du Paris-Circus (1961), des réseaux de puzzle de L’Hourloupe et des derniers assemblages des Situations de 1980.
A la suite de son exposition en 1978 au Centre Pompidou, Joan Miro (1893-1983) a fait don au musée de ses dessins des années 60 et 70. Son humour poétique, sa fausse ingénuité s’y jouent, d’une feuille à l’autre, de personnages, de nuits et d’oiseaux, de femmes et de soleils…
D’un réalisme fantastique et visionnaire, les quarante-sept dessins de Dado, donnés en 1983 au musée, montrent la persistance du dessin traditionnel. L’usage de la mine de plomb ou de la plume, correspond en effet à certaines tendances artistiques profondes, à certaines formes d’expression.
Quelques jeunes, comme Hervé Vachez, reviennent volontiers aux plaisirs et aux contraintes de cette discipline.
D’autres y trouvent depuis toujours l’interprète le plus juste de leurs émotions :
- le travail d’orfèvre de Fred Deux, semble se résumer dans le fin grillage du triptyque de la Procession des Existants (1983) dont on dirait que le crayon l’improvise à mesure que sa trace effleure la feuille.
- Hans Bellmer ne saurait dire ses fantasmes qu’à la pointe du crayon ou du bout de la plume, 6, rue des Oreilles est venu s’ajouter aux quelques dessins de cet artiste déjà
conservés au Cabinet d’art graphique.
- l’arrivée de quatre dessins de Karl Hubbuch (1891-1979) permet d’approfondir la connaissance d’un aspect essentiel de l’art allemand de ce siècle, La Nouvelle Objectivité, mais aussi, de garder le témoignage « documentaire » qu’a laissé l’artiste sur les rues et les gens de Paris, au cours de ses fréquents séjours en France de 1920 à 1960.
Parmi les techniques picturales spécifiques du papier, l’aquarelle et la gouache n’ont jamais cessé d’avoir la faveur des artistes :
- les deux aquarelles d’Olivier O. Olivier réactualisent le génie fantastique d’un célèbre dessinateur du XIXème siècle, Grandville.
- Work on paper de Sam Francis se réfère à Matisse (Blue Figure) et à l’interrogation de l’artiste sur la forme et la couleur.
Couleur encore, le pastel, qu’on pourrait croire une pratique dépassée s’impose de nouveau comme un retour au métier et à la matière :
- Daniel Pommereule, Martial Raysse, Barbâtre, Antonio Segui, usent de ce procédé comme mode de représentation privilégié d’une certaine vision des choses.
- Christian Fossier, après bien des années consacrées à l’estampe, trouve dans le pastel, depuis 1977, un nouveau style. De cette matière friable, il fait sourdre sous la rugosité de Trois murs (1982) de béton un admirable tremblement de lumière.
- Sam Szafran atteint dans ce genre, une si parfaite maîtrise qu’on ne se demande plus comment il peut tirer un dessin si ferme, d’un outil si fragile.
- Günter Brus réalise des Tableaux-poèmes tels le Redon-die heilige Qual (le tourment sacré) qui est une suite d’images et de poésies tracées au crayon. Il travaille aussi sur papier kraft mêlant aux crayons de couleurs le pastel et la gouache, comme les anciens les deux ou trois crayons, tel le Die Watteausrache (la vengeance de Watteau).
- Alfred Hrdlicka, chef de file autrichien de la sculpture contemporaine, grave aussi et dessine des « cycles » historiques ou littéraires : les cycles sur Rodin dont est présenté Plaisir, à côté de Travail dans la sape, du cycle commémorant le siège de Vienne par les Turcs en 1683. Il dessine avec fougue, à grands traits expressifs, pathétiques jusqu’à la violence, la trivialité même, mais toujours avec un sens très profond de la réalité : « je ne rêve pas, je lis le journal » dit-il.
Ces derniers dessins, en particulier ceux en couleurs, existent pour eux-mêmes et ne sont plus conçus comme des notations de mémoire pour des compositions futures. C’est le sort des œuvres sur papier, aujourd’hui, d’être le plus souvent des œuvres finies. C’est aussi le sort du papier de n’être plus le réceptacle passif d’un projet, mais partie constructive lorsqu’il est intentionnellement froissé, crevé ou déchiré (Joan Miro, Janssen, Antoni Tapies).
Sont aussi présentées des œuvres de Jean-Michel Alberola, Avigdor Arikha, Georg Baselitz, Jeune et Roland Topor.
Enfin, notons que, si la part du dessin dans les collections contemporaines n’est pas négligeable, elle est souvent due à la générosité des collectionneurs, des artistes et de leurs familles.
D'après le communiqué de presse
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