Debate / Encuentro
Liban
04 abr 2011
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Trois oeuvres nous replongent dans la mémoire du Liban des années quatre-vingt, à travers deux films et une pièce de théâtre, nous étudions les chemins qui permettent à ces auteurs ou cinéastes de raconter l'indicible
Comment témoigner à chaud de guerres civiles ou de conflits ? Le silence et l'oubli sont trop souvent considérés comme les conditions du retour à la paix. Mais lorsque l'apaisement repose sur la dénégation, on sait malheureusement que le retour de la violence est probable.
Écrivains, artistes, cinéastes prennent donc la parole et s'engagent à rendre compte en inventant de nouvelles formes de récit telles que la bande dessinée documentaire ou les films mêlant documentaire et fiction. La fiction - dans le roman, le théâtre, la bande dessinée ou le cinéma semble avoir ce pouvoir de toucher au plus près cette mémoire immédiate.
La création artistique, l'imaginaire, peuvent-ils désamorcer le retour de la violence ? Pourquoi faire appel à de nouvelles formes de récit, et quelles particularités chaque conflit présente-t-il qui appelle à ce renouvellement ? Quels liens se tissent entre la fiction et le travail documentaire basé sur le recours critique aux archives, aux témoignages ?
Lors de cette première séance, trois oeuvres d'actualité nous replongent dans la mémoire du Liban des années quatre-vingt. Trois manières d'affronter et de raconter l'indicible.
Dans Valse avec Bachir, film d'animation documentaire d'Ari Folman, un Israélien essaie d'exorciser les rêves qui l'empêchent de dormir, trente ans après l'invasion du Liban par Israël, l'assassinat de Bachir Gemayel et le massacre de Sabra et Chatila.
C'est également à une terrible remontée dans le temps que nous convie Wadji Mouawad. Dans Incendies, la mort de Nawal force ses enfants à partir à la recherche de leur origine et les confronte à l'horreur.
Massaker, enfin, documentaire germano-franco-libano-suisse donne la parole à six des bourreaux qui ont participé au massacre de Sabra et Chatila. Ils témoignent ici à titre anonyme, le visage dissimulé.
18h : Projection de Massaker, (2005), film documentaire de Monika Borgmann,
Lokman Slim et Hermann Theissen. 105'
20h : Débat animé par Antoine Garapon, secrétaire général de l'Institut des Hautes Études sur la Justice (IHEJ).
Avec
Wajdi Mouawad, auteur, metteur en scène, comédien.
Monique Borgmann, réalisatrice, co-fondatrice et co-directrice de l'Umam Documentation and Research (Association libanaise pour la culture et les échanges artistiques chargée de collecter et de promouvoir des archives audiovisuelles sur le Liban contemporain).
Sylvie Jezequel, ex-directrice d'Arte France, membre du Conseil Consultatif de l'UMAM.
Et la présentation d'une interview filmée d'Ari Folman.
Bibliographie sélective de Wajdi Mouawad, éditions Actes Sud et Leméac, Le Sang des promesses : puzzle, racines et rhizomes (2009) ; Littoral (1999/2009) ; Incendies (2003/2009) ; Ciels (2009) ; Seuls chemin, texte et peintures (2008) ; Forêts (2006) ; Visage retrouvé : roman (2002).
Filmographie d'Ari Folman : Valse avec Bachir (2008) ; Made in Israël (2001) ; Clara Hakedosha (1996).
Quando
Desde 18:00