Zoran Music

Cette exposition est consacrée à l’artiste italo-slovène Zoran Music. L’exposition retrace, à travers plus de cent œuvres sur papier (encres, crayons, sanguines, pastels, aquarelles, gouaches) l’itinéraire singulier de cet artiste secret et retiré mais dont l’œuvre a souvent été commentée et admirée par Jean Grenier, André Chastel, Alain Bosquet ou encore Umbro Apollonio.

Né en 1909 à Gorizia alors petite cité de l’immense empire des Habsbourg où l’on parlait couramment allemand, italien et slovène. Après la première guerre mondiale il s’inscrit à l’Ecole des Beaux- Arts de Zagreb, puis en 1935, passe une année en Espagne où il découvre Goya.

En 1944, Zoran Music, est arrêté par la Gestapo. Il est déporté à Dachau. Pour pouvoir dessiner, Music se procure du papier en arrachant les feuilles de garde des livres de la bibliothèque du camp, ainsi que de l’encre qu’il dilue pour la faire durer plus longtemps. Dans ces conditions extrêmes, il produit près de deux cents dessins, qui constituent un témoignage accablant et d’un graphisme magistral.

Une quarantaine de ces dessins seront sauvés après-guerre. L’exposition en présente trente quatre pour la première fois en France.

Parti vivre à Venise à partir de 1945, Music va développer un art très singulier, oriental, allusif, tendre et déchirant : collines d’Ombrie, paysages du Carso, chevaux et femmes dalmates ou encore de son épouse la peintre Ida Barbarigo.

Après une parenthèse abstraite d’une vingtaine d’années, qu’il reniera, les fantômes de 1944 reviennent le hanter et vont alimenter le cycle Nous ne sommes pas les derniers (1972).

Il s’attache de nouveau, et ce, d’une manière tout à fait inattendue, à « ces corps humiliés, presque déshumanisés, entassés sans égard ni respect, bouches béantes, yeux écarquillés, comme du bois mort dans la boue du camp ».

Ensuite, suivront : les vues de Venise, les intérieurs d’église et les autoportraits.

D’après le communiqué de presse