Exposición / Museo
Louis I. Kahn
Le monde de l'architecte
27 feb - 4 may 1992
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Cette exposition est consacrée à l’architecte américain Louis I. Kahn (1901-1974).
« L'intuition est votre sens le plus exact, le plus fiable. » L’un des premiers, Louis Kahn a compris qu’une architecture moderne fondée sur la foi dans le progrès technique peut être un leurre, et qu’une logique de l’intuition rencontre mieux l’épaisseur et la complexité de l’habiter, de la ville.
[…] Chez Kahn, la modernité a d’abord été imitée (subie ?), comme en témoignent quelques-uns des premiers projets de logements ou de maisons. S’il admirait Le Corbusier, Kahn avait aussi reçu l’enseignement classique d’un architecte français Paul Cret, enseignement dont Choisy et Guadet étaient les références.
Modernité rejetée ensuite, dans les années 60, pour faire place à une approche plus essentialiste, à la recherche des formes archétypales léguées par l’histoire, ces formes qui ont toujours existé : « ce qui sera a toujours été », dit Kahn. Modernité redéfinie dans l’ultime projet du Yale Center for British Art, modernité débarrassée du côté aseptisé qui souvent la spécifie, capable d’incarner les valeurs dans lesquelles Kahn voit la raison de l’architecture.
L’évolution patiente de Kahn se lit au travers des projets de petites maisons qu’il fit dans la banlieue de Philadelphie, où il demeura toute sa vie. Ce n’est qu’en 1954 – Kahn a alors 53 ans – dans quelques dessins pour la maison Adler, et en 1959 dans la maison Shapiro, que Louis Kahn formule les principes topologiques qui seront ensuite à la base de ses projets.
Il explicite les quelques préceptes qui fondent son approche : sentiment (feeling) et pensée, religion et philosophie, mesurable et non mesurable. Il met en avant l’idée d’ordre, ordre pour ordre structurel [… Il fait de] la pièce, l’unité architecturale […]. En 1957, il formule son principe d’espace servant-espace servi, qui hiérarchise les fonctions du bâtiment. Dans les années 60, il propose le concept de form, qui désigne […] l’unité conceptuelle qui doit précéder le design.
La pensée de khan se développera enfin dans un discours mêlant poésie, mysticisme et philosophie, au travers des concepts de silence et light (1968), relation pouvant se figurer comme un ensemble de seuils entre lesquels se glisse l’inspiration, la fameuse réalisation des grandes valeurs qui fondent la vie en communauté, et que Louis Khan nomme Institutions. C’est sur ce thème des Institutions que Kahn établira ses projets d’urbanisme pour l’exposition du bicentenaire (1971) à Philadelphie et l’aménagement d’Abbasabad à Téhéran.
Les projets de Kahn sont saisissants et intrigants. Saisissant comme l’Institute of Management dont la présence et le mutisme des façades (qui n’en sont pas) nous émeuvent. Intrigant comme le Yale Center qui propose une nouvelle manière de concevoir la modernité. […] C’est véritablement ici la dimension éthique qui fonde la légitimité de la forme.
D’après Bruno J. Hubert, Le Magazine, n°67, 15 janvier-15 mars 1992
Exposition organisée par le Musée d’art contemporain, Los Angeles, rendue possible par Ford Motor Company, avec le soutien de Leslie H. Wexner, les Pew Charitable Trusts, et avec la participation de la Fondation Graham pour les Etudes avancées dans le domaine des Beaux-arts, les Associés Maguire Thomas et la Fondation nationale pour les Arts, office fédéral.
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