Axel Honneth

Axel Honneth publie un nouveau livre, La société du mépris (La Découverte 2006), par ailleurs le second seulement traduit en français. Il se propose d'étudier le capitalisme contemporain à la lumière du paradoxe suivant : comment le néolibéralisme a-t-il récupéré les exigences et les idéaux de l'individu dans le long processus de son autonomie ?

« Les aspirations à la réalisation individuelle de soi se sont rapidement développées depuis trente ou quarante ans dans les sociétés occidentales, parce que des processus d'individuation de nature très différente ont coïncidé à ce moment précis de l'histoire. Ces attentes sont désormais tellement intégrées dans le « profil » institutionnalisé sur lequel se fonde la reproduction sociale, qu'elles ont perdu leur finalité interne et sont devenues un principe de légitimation du système. Le résultat de ce renversement paradoxal au cours duquel des processus qui jadis promettaient un gain de liberté qualitative se sont mués en une idéologie de la désinstitutionnalisation, est l'apparition d'une multitude de symptômes individuels de vide intérieur, un sentiment d'inutilité et de désarroi. »

Philosophe et sociologue, Axel Honneth enseigne à l'Université de Francfort, où il a succédé à Jürgen Habermas. Il est un des représentants contemporains de l'Ecole de Francfort. Ces principaux travaux visent à reconstruire, après

Adorno, une théorie critique en une théorie de la reconnaissance, où il met en lumière la dimension morale inhérente à tout affrontement et propose un outillage conceptuel propre à articuler une « grammaire morale des conflits sociaux », qu'il a formulée dans un ouvrage majeur : La lutte pour la reconnaissance (Editions du Cerf, 2002).

Traduction simultanée