Debate / Encuentro
Jean-Yves Jouannais : L'Encyclopédie des guerres
Hors-série
16 nov 2009
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Pour le festival, Jean-Yves Jouannais propose une édition spéciale, un hors-série qui prend une forme surprise, théâtrale et collective, en costumes et en musique.
Édition spéciale, hors-série de L'Encyclopédie des guerres, dans l'espace 315.
Cette conférence, programmée dans le cadre du festival, prend une forme surprise, théâtrale et collective, en costumes et musique. Elle sera illustrée en direct par Gilles Gaston-Dreyfus et Stéphane Roger de la Compagnie du Zerep.
« Pendant la Seconde Guerre mondiale, une histoire se raconte d'un faux aérodrome militaire allemand construit en Hollande occupée pour tromper les observateurs alliés. Le terrain d'aviation, décor méticuleux, était entièrement en bois. La construction de ce leurre fut si longue, parce que maniaquement réaliste, que les Alliés eurent le temps d'en suivre chacune des étapes. Aussi, le dernier jour du chantier, tandis que l'on fixait la dernière planche sur l'aile d'un faux avion, un autre aéroplane, vrai celui-ci, et anglais, traversait la Manche, venait tourner au-dessus de cette scène de théâtre avant d'y lâcher une bombe en bois.
D'où la question idiote, anthropologiquement intenable, de savoir si la guerre n'a pas été, de toute éternité, une blague qui aurait mal tourné, parce que mal interprétée ou maladroitement énoncée. Cette hypothèse sans fondements sera au cœur d'une entrée majeure de L'Encyclopédie des guerres, Vadrouille (La très grande). Avant d'en arriver à cette entrée -dans deux ans environ-, je me demande déjà si L'Encyclopédie des guerres elle-même ne serait pas également une farce, un chantier à l'échelle d'une vie qui accoucherait, in fine, d'un rire sarcastique. Cette idée m'est venue pour deux raisons. D'abord en constatant que je me laissais de plus en plus souvent aller à des commentaires qui relevaient de la confidence intime au cœur d'un projet d'écriture d'obédience scientifique. Comme si le sujet de la guerre allait disparaître au profit d'énoncés d'une autre nature, et n'avait existé que comme un prétexte, ou un leurre justement.
Ensuite, parce que cette Encyclopédie s'écrit et se nourrit plus rapidement que je ne peux la lire. Et de beaucoup. D'où, loin d'avancer, la sensation de m'éloigner définitivement de l'espoir d'épuiser un jour ce corpus par trop proliférant. Et de reconnaître que ces interrogations me réjouissent au plus haut point. »
Jean-Yves Jouannais
Quando
Desde 19:00