Focus Teboho Edkins

Le travail de Teboho Edkins est essentiellement documentaire. On y distingue

pourtant deux démarches opposées : certains de ses films témoignent avec

précision des problèmes sociaux de sociétés africaines, quand d’autres flirtent

davantage avec la fiction, allant jusqu’à la provocation. La séance réunira ces

deux visages de l’artiste. Ayant principalement grandi au Lesotho, il a étudié

au Fresnoy — Studio national des Arts contemporains –, en France,

puis à la Film Academy de Berlin.

Gangster Project

de Teboho Ed kins et Francois -Xavier Drouet

ALLEMAGNE, 2011, 56 MIN.

Ce film se déroule comme une longue hésitation entre fiction et documentaire.

Et au final, le genre n’a plus d’importance. Le Cap, Afrique du Sud. Dans cette

société des plus violente et inégalitaire, un jeune blanc décide de tourner un

film de gangster, avec de vrais gangsters. Mais auprès d’eux, la réalité le

rattrape : leur vie, entre ennui et enfermement, est loin de correspondre à ses

attentes. Provoquant, le réalisateur se met lui-même en scène, réussissant à

déconstruire

ses propres stéréotypes comme ceux des gangsters - chacun se nourrissant d’une

imagerie fictionnelle qui ne peut résister face à la violence ordinaire.

Kinshasa 2.0

de Teboho Ed kins

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO & ALLEMAGNE,

2008, 11 MIN.

Teboho Edkins documente une campagne internet oeuvrant pour la libération de

Marie-Thérèse Nlandu, avocate à la Cour Suprême de Justice de la République du

Congo, en prison pour avoir

ouvertement dénoncé le manque de démocratie. En arrière-plan se dessine le

portrait de cette capitale africaine où le pouvoir a déployé un immense système

de surveillance. Le film fait

des allers-retours entre la ville sur-militarisée et le monde 3D de Second

Life, explorant le pouvoir de subversion d’internet.