Exposición / Museo
A Table
27 nov 1986 - 9 mar 1987
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Cette exposition est consacrée aux arts de la table. Le parcours proposé est à la fois économique, industriel et culturel.
Il n’y a pas eu d’opposition ces quinze dernières années entre tradition et nouvelles technologies : ensemble, elles ont initié une dynamique de progrès. Les découvertes technologiques ont favorisé la qualité, rejoignant ainsi le parti pris de la tradition. L’évolution simultanée des objets, des lieux et de la nourriture forme un tout indissociable.
La diffusion du savoir-faire culinaire français a largement contribué à l’essor de la création : les chefs français ont tant essaimé dans le monde que leurs élèves volent désormais de leurs propres ailes.
L’exposition met en scène sur un praticable une douzaine de grandes vitrines cylindriques. Réalisées en fibre de carbone, ces vitrines de trois mètres de haut et de deux mètres cinquante de diamètre s’inspirent de la forme des appareils de distillation de la région de Cognac. De loin, avec leurs couvercles, elles ressemblent à de gigantesques faitouts bruns. Leur ouverture rappelle le mouvement des serpentins. Allusion à un objet traditionnel tout en étant de forme très moderne, elles sont associées deux par deux.
A une cuisine des années 50 répond une cuisine de la fin des années 80
La première vitrine montre une cuisine rationnelle des années cinquante présentant les l’essentiel des éléments d’aujourd’hui : placards muraux, réfrigérateur géant, four encastré, bloc placard, séchoir électrique, réchauds électriques, gaufriers, grille-pain, etc.
Les modes de vie de l’époque y sont suggérés par les lessives en paillettes, le savon de Marseille, les bassines en plastique, mais aussi la chicorée, les sodas, le bouillon en tablettes, etc.
La seconde vitrine montre une cuisine réalisée pour l’exposition par les italiens du groupe Alchimia. Cette cuisine combine l’usage des appareils électriques les plus sophistiqués à une recherche formelle originale. La cuisine de demain sera peut-être conçue comme une sculpture.
A une table de salle à manger dressée comme au XIXème siècle répond une sélection d’objets contemporains
La première vitrine présente une salle à manger traditionnelle avec une table dressée à partir d’objets d’orfèvrerie, de cristallerie, de porcelaine française du XIXème siècle. Elle est réalisée grâce à l’apport des collections du musée Christofle.
La seconde vitrine montre des objets de la salle à manger des années 80, qui sont à la fois plus informels mais paradoxalement très sophistiqués.
On ne craint plus l’usage de matériaux « non nobles », comme le verre ou les matières plastiques. Les « services » laissent la place à des éléments variés qui se composent librement.
Des outils de cuisine traditionnels font face à des appareils de haute technologie
La première vitrine reconstitue un magasin tel celui où se retrouvent les amateurs du monde entier : Dehillerin. Plus d’une centaine d’objets témoignent de la richesse de la civilisation culinaire occidentale : casseroles en cuivre ou en aluminium, couteaux spécialisés, appareils de préparation des plats, objets spécialisés et insolites.
La seconde vitrine montre l’évolution considérable en matière d’élaboration des plats : le moteur électrique ayant démultiplié les capacités à trancher, écraser, moudre, battre (Moulinex, Krups, Magimix). Deux nouveaux matériaux génèrent des ustensiles nouveaux (de la poêle Tefal à la batterie de cuisine Alessi). Les technologies s’adaptent aux nouveaux produits (fours à micro-ondes ou à vapeur). Une constatation : le design fait aujourd’hui partie intégrante de la qualité des objets.
Trois vitrines sont accolées pour montrer l’évolution de l’architecture des restaurants
La première présente le restaurant Julien à Paris, successivement restaurant de luxe puis restaurant de bas de gamme, puis de nouveau restaurant à la mode. En outre, de par son cadre exceptionnel il symbolise la permanence de la qualité du décor.
La deuxième montre la cafétéria Forum du Groupe Casino à Nice, qui grâce à l’intervention de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, devient un lieu de rencontre contemporain et confortable.
La troisième met en scène le fast-food Quick dans une démarche analogue à la précédente. C’est dans la restauration de masse que l’on trouve aujourd’hui la plus grande créativité architecturale et décorative.
Deux vitrines basses permettent au public de visiter, par l’image et à la demande, vingt-six restaurants de tous types dans toute la France.
Pour compléter la douzaine de vitrines, l’exposition montre des objets exemplaires : la cuisine roulante de Napoléon 1er ; un réchauffe vin de distillerie ; des fûts anciens ; douze petites vitrines de « morceaux choisis », objets rares ou dont les qualités de design sont exceptionnelles : tonnelets de cantinière, cocottes dessinées par Raymond Loewy, le premier robot-coupe, mallette de petit-déjeuner de Vuitton, première bouteille plastique Vittel, anciennes bouteilles de Champagne, etc.
Le visiteur découvre également un spectacle audiovisuel sur écran géant qui invite durant 12 minutes à une promenade dans plusieurs régions où se joue la dialectique entre tradition et innovation.
Une cuisine de démonstration permet de mettre chaque jour le public en contact avec les professionnels : cuisiniers, sommeliers, designers, ethnologues, sociologues, qui présentent leurs expériences et répondent aux questions du public.
Des colloques viennent compléter l’exposition. Deux thèmes y sont abordés :
- le rôle du design dans l’élaboration des nouveaux produits de consommation alimentaire ;
- la notion de restaurant et l’architecture des lieux confrontées à l’évolution de la demande des consommateurs.
Du 10 au 15 décembre, un festival de films présente des films tels que : Le Déjeuner sur l’Herbe, La Grande Bouffe, Mon Oncle, La Cuisine au Beurre, Le Grand Restaurant, etc.
Cette exposition est le fruit d’une rencontre entre la politique d’une entreprise française, Moët-Hennessy, et une démarche culturelle propre au Centre de création industrielle du Centre Georges Pompidou. Le rayonnement international du Centre Georges Pompidou, la dimension mondiale de Moët-Hennessy, confèrent à ce partenariat une portée exemplaire, s’agissant de contribuer à un objectif essentiel pour notre pays, du point de vue culturel, social et économique : inventer et assurer l’avenir de notre art culinaire dans le respect d’une tradition unanimement appréciée.
Par cette coproduction le Centre Georges Pompidou souhaite attester que la collaboration avec une entreprise privée peut être un facteur d’approfondissement culturel.
D'après le dossier de presse
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