Les Nouveaux Médias
Un art du temps et de l'espace
29 abr - 23 jul 2006
El evento ha terminado
Présenter un choix de la Collection Nouveaux Médias du Centre Pompidou signifie retracer une histoire de ce domaine évoluant entre une histoire de l'art contemporain et des paramètres esthétiques spécifiques au médium. Continuité et ruptures se côtoient dans un dialogue permanent.
Une exposition itinérante d’œuvres de 1965 à 2005 issues de la Collection
Nouveaux Médias du Centre Pompidou circule en Europe, aux Etats-Unis et en
Extrême-Orient entre 2005 et 2008. . Proposée sur 2 000m2, cette exposition est
constituée de 20 installations (de Nam June Paik, Bruce Nauman, Dan Graham à
Pierre Huyghe, Isaac Julien, N’ Guyen Hatsutsiba), de 11 bandes vidéos (Samuel
Beckett, Dara Birnbaum, Jean-Luc Godard, Chris Marker, Ciu Xiuwen) ainsi que de
documents d’archives (scénarios et photographies de tournage) relatifs aux
processus de production et de réalisation. La première présentation a lieu le
27 septembre 2005 à la Caixa Forum à Barcelone. L’exposition part ensuite au
Fine Arts Museum de Taipeï à Taïwan, au Miami Art Central, au Museum of
Contemporary Art de Sydney, à l’ACMI de Melbourne, au Musée Fabre de
Montpellier et au Chiado Museum de Lisbonne.
Présenter un choix de la Collection Nouveaux Médias du Centre Pompidou signifie
retracer une histoire de ce domaine évoluant entre une histoire de l’art
contemporain et des paramètres esthétiques spécifiques au médium. Continuité et
ruptures se côtoient dans un dialogue permanent.
La vidéo comme moyen d’expression créatif est née au début des années 60 et
s’est considérablement développée durant ces 40 dernières années, modifiant
progressivement ses recherches et sa dénomination pour emprunter à partir des
années 80 l’expression internationale « Nouveaux Médias ».
Partageant à ses origines le même support que la télévision (la bande
magnétique), la vidéo tente d’abord de s’immiscer parmi les programmes existant
en proposant des « œuvres idéales » pour une audience élargie (Nam June Paik).
Par la suite les artistes vidéo adoptent des positions plus critiques vis à vis
des émissions télévisuelles (Dara Birnbaum). Parallèlement dès 1960, la vidéo,
plus pratique que le cinéma, sert à préserver la mémoire des performances. Ces
deux courants de la vidéo des origines (télévision imaginaire et enregistrement
directe) se sont concentrés sur un certain nombre d’expérimentations propres au
médium (circuit fermé, feedback, incrustation, ralenti/accéléré, etc.)
simultanément au travail critique des images et contenus des programmes
télévisuels, et ainsi que sur les recherches identitaires phénoménologiques et
celles relatives aux problématiques sexuelles et raciales.
Les artistes, qu’ils soient issus d’autres disciplines (installation,
performance, peinture, sculpture, architecture, musique, cinéma, danse) (Bruce
Nauman, Chris Marker) ou qu’ils s’expriment uniquement en vidéo (Gary Hill) ,
ont réalisé trois catégories d’œuvres : des bandes vidéo (diffusées sur des
moniteurs), des sculptures (un ou plusieurs téléviseurs ou moniteurs
assemblés), des installations (dispositifs spatiaux impliquant le spectateur ).
L’exposition présente le passage dans les années 70 de la bande vidéo simple à
son organisation dans l’espace et à sa fonction critique, celle du statut du
spectateur et de sa relation à l’œuvre. (Samuel Beckett, Peter Campus, Dan
Graham, Bruce Nauman)
L’expérimentation du médium a évolué dans les années 80 et 90 vers
l’expérimentation de l’installation comme dispositif discursif, décomposant
les codes cinématographiques narratifs, les paramètres constitutifs de
l’installation spatiale, le rôle du spectateur, les modalités de l’installation
comme exposition. (Douglas Gordon, Pierre Huyghe, Isaac Julien) Les Nouveaux
Médias ont d’une part intégré le son parmi les composants définissant l’oeuvre
et ont par ailleurs délégué une grande partie de leurs paramètres (supports
natifs, équipements de diffusion) à l’informatique. L’expression « Nouveaux
Médias » inclut cette évolution naturelle répondant tant à des paramètres
esthétiques qu’à des lois économiques.
Dans les années 2000, plusieurs directions esthétiques sont possibles
(recherches technologiques, interactivité, théâtralisation, etc.). Celle qui a
retenu notre attention dans cette exposition est l’attention portée désormais
par les artistes au réel et aux problèmes du monde. Ce choix nous permet de ne
plus envisager les pratiques artistiques d’un point de vue occidental, comme
dans les années 60 et 70, mais au contraire d’ouvrir et terminer l’exposition
sur l’autre et les cultures voisines, comme l’annonçait prémonitoirement la
vidéo « Global Groove » ,1973, de l’artiste coréen Nam June Paik. Les Nouveaux
Médias sont en effet dans cette partie du monde un mode de création très
recherché. (Xiuwen Cui, Jun Nguyen-Hatsutsiba, Walid Ra’ad)
Cette lecture chronologique est doublée d’une trajectoire transversale mettant
en correspondance des créations des années 60, 70, 80 (Bruce Nauman) et des
œuvres d’artistes plus jeunes (Joao Onãfre), ces derniers regardant les œuvres
de cette époque comme des modèles.
Cet art de l’espace (chaque œuvre nécessite des mètres carrés), mais aussi du
temps (chaque œuvre exige de visionner et d’écouter en temps réel) a intéressé
le Centre Pompidou depuis sa création en 1977. Des œuvres uniques sont entrées
dans la collection dès les années 70, de même que des œuvres multiples (bandes
vidéo, CD Rom, CD).
Des documents (projets et scénarios d’artistes, photographies de tournage)
décrivent à leur manière les processus d’élaboration et de réalisation de
certaines installations produites par le Centre Pompidou.
Aujourd’hui à l’ère du numérique, nous sommes certes tentés de repenser nos
‘habitudes’ de description, d’exposition, de conservation, d’archivage.. Et
les artistes repensent chaque jour les modalités de création….
Cinq sections structurent l’exposition : I. Pour une télévision imaginaire 1.
Télévision utopique 2. Critique de la télévision . II. Recherches identitaires.
III. De la bande vidéo à l’installation . IV. L’après-cinéma . V. Perspectives
documentaires.
Un catalogue bilingue espagnol/catalan, publié par la Caixa Forum, sous la
direction de Christine Van Assche, comporte trois textes sur l’esthétique de
l’installation (François Michaud, Françoise Parfait, Christine Van Assche), une
anthologie de textes fondateurs incontournables relatifs aux installations, un
texte et des reproductions couleurs de chaque œuvre présentée.
Christine Van Assche
Conservatrice, responsable des nouveaux médias au Centre Pompidou
Commissaire d’exposition
Quando
9:30 - 17:30, todos los días excepto martes