L'aventure psychédélique

- San Francisco de Anthony Stern, 1968, 15', coul

En 15 minutes, Sterne parvient à dessiner les contours de la société américaine moderne en dépeignant les contrastes de la ville californienne à travers divers procédés visuels (accélération d'images figées, alternance de montage rapide et de plans fixes, utilisation de couleurs vives). L'ensemble formé par ces innovations visuelles, la scène observant une communauté hippie et la bande musicale signée des Pink Floyd donnent au film un aspect particulièrement psychédélique.

- Head Rag Hop de Ted Turner, 1970, 3', coul

Ce film de Ted Turner est en quelque sorte l'ancêtre des clips vidéos actuels.

L'invention visuelle dont il fait preuve pour accompagner une chanson du répertoire blues classique le rapproche de films psychédéliques de l'époque, essentiellement par le montage ultra-rapide de photogrammes figés, composés en partie d'images des années 1920 et d'autres, très colorées, créées par le réalisateur, le tout agencé au rythme de la musique.

- Solo de Donat Misha, 1968, 8', NB avec Vinko Globokar

Filmé en scope dans un noir et blanc glacé sublime, et en plans fixes ou en lents travellings (dont un durant cinq minutes), ce film rend hommage au clown Grock en montrant l'exécution schizophrène d'une composition pour trombone par un musicien seul sur scène devant une salle vide. Jean-Marie Straub a dit à propos de ce film : " le premier film de Misha Donat est vraiment un film poétique. Donat sait que tout l'art du cinéma n'est rien d'autre que l'application de l'espace au temps ".