Josef Sudek

Cette exposition est consacrée au photographe tchèque Josef Sudek.

L’œuvre de Josef Sudek est loin d’être méconnue en France, puisqu’aussi bien la Galerie Gillespie (en 1981) que le Musée national d’art moderne (en 1983) avaient pu présenter un certain nombre de ses photographies au public parisien. Mais jamais, cette œuvre extrêmement vaste n’avait pu être vue dans la continuité de son développement qui couvre près d’un demi-siècle et plusieurs milliers de tirages. Un ensemble de 140 tirages originaux, ainsi qu’une quinzaine d’objets photographiques aux précieux encadrements, qui n’ont jamais pu être présentés à l’étranger en raison de leur fragilité, provenant pour la plupart des collections du Musée des Arts Décoratifs de Prague et de collections particulières composent l’exposition.

Josef Sudek n’a pratiquement jamais quitté la ville de Prague. Durant près de soixante ans, il n’a cessé d’en photographier son château, ses jardins, ses ponts, les cours d’honneur des Palais de Malà Strana, mais aussi ses banlieues déshéritées.

Durant la Seconde Guerre mondiale, pratiquer la photographie dans les rues de Prague étant devenu impossible, Sudek découvre de nouveaux thèmes : les fenêtres de son studio, la table chargée d’objets, les jardins, notamment celui de son ami architecte, Otto Rothmayer. C’est à ce moment-là qu’il se fixe la règle de ne plus agrandir ses photographies : chaque tirage est un « contact », reflet exact de la lumière que la chambre noire a capté. Car c’est la lumière avant tout qui l’intéresse, d’où la priorité donnée aux valeurs sur le grain, l’importance donnée au papier, à la technique, au travail manuel pour nous livrer des objets « parfaits ». Sans agrandissement et sans truquage, ses photographies atteignent « au plus intime des choses » par une patiente et lucide élaboration créatrice.

D’après CNAC magazine, n°43, 15 janvier-15 mars 1988, et le communiqué de presse

Cette exposition a bénéficié du concours actif du Musée des Arts Décoratifs de Prague (M Kirschner et Mme Klaricova) et de Mme Anna Farova, historienne de la photographie tchèque.