Exposición / Museo
Richard Linklater
Le cinéma, matière-temps
25 nov 2019 - 6 ene 2020
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Dans le paysage cinématographique américain à l’aube des années 1990, Slacker et Dazed and Confused / Génération rebelle provoquent une véritable déflagration. Le public comme la critique ne s’y trompent pas : au sein de récits étoilés inscrits dans une seule journée, Richard Linklater saisit l’esprit de sa génération, celui d’une jeunesse « coming of age », accédant à un âge adulte dont elle rejette les conventions.
Ses films suivants restituent la substance multiple et évanescente du temps dans des constructions toujours plus audacieuses qui transcrivent l’instant comme le lent passage des années, les rites et seuils de l’existence, en particulier ceux de l’enfance et de la jeunesse, leurs traces physiques et mémorielles, concrètes et abstraites.
Pour la première fois, Richard Linklater déploie en une exposition rassemblant photographies, documents, vidéos et films inédits la matière-temps au cœur de son travail.
Quando
25 novembre 2019, à 18h30
26 nov. 2019 - 6 janv. 2020 de 11h à 21h
Dónde
Affiches et décor rêvés
À côté de la reconstitution spectaculaire du décor d’un de ses films, la Moon Tower de Dazed and Confused / Génération rebelle – qui est elle-même une réplique de tours d’éclairage public datant de la fin du 19e siècle, que la ville d’Austin est la seule au monde à posséder encore aujourd’hui –, Richard Linklater, grand cinéphile et collectionneur d’affiches de cinéma, présente les posters alternatifs de ses propres films. Une invitation à se remémorer ses films autant qu’à les imaginer et les rêver.
Esprit et cauchemars de l’époque
Cinéaste du zeitgeist, attaché à traduire l’esprit d’une époque, Richard Linklater a imaginé des structures narratives et temporelles paradoxales qui, en enchâssant leurs récits dans une très courte durée, expriment pourtant tout le sentiment d’une génération. Photographies, documents préparatoires et vidéos explorent ce mouvement duel dans Dazed and Confused/ Génération rebelle et Slacker qui condensent et déplient les 1970’s et le tournant des 1990’s.
Les cauchemars de l’époque, sa violence, hantent aussi le travail du cinéaste. Une série de photographies, une installation, des vidéos et photogrammes donnent à voir l’imbrication du réel et de l’imaginaire qui confère leur acuité et leur étrangeté au film-enquête Fast Food Nation comme à la science-fiction adaptée de Philip K. Dick, A Scanner Darkly.
Autoportraits au fil du temps
Sur une commande du Centre Pompidou pour sa collection d’autoportraits de cinéastes, Richard Linklater présente le court métrage qu’il a réalisé en réponse à la question qui lui était adressée : « Où en êtes-vous ? ». En miroir, les rêveries et divagations du cinéaste-acteur dans son premier long métrage, It’s Impossible to Learn to Plow by Reading Books, et ses monologues à la fois philosophiques et loufoques dans Slacker et Waking Life complètent son autoportrait au fil des ans.
Naissance et histoire d’une communauté de cinéma
De ciné-club itinérant, l’Austin Film Society que Richard Linklater a créée avec quelques amis en 1985 s’est muée au cours de ses trente-cinq années d’existence en véritable communauté de cinéma extrêmement active. La cinéphilie, le goût du partage et le dynamisme de Richard Linklater ont ainsi fait d’Austin un haut lieu du cinéma indépendant aux États-Unis, où se sont installés Terrence Malick, Robert Rodriguez, Mike Judge, Jeff Nichols, David Gordon Green, Andrew Bujalsky… La création et l’histoire de la Film Society sont ici retracées à travers une sélection de ses archives, affiches, photos et vidéos. Heads I Win / Tails You Lose, une œuvre expérimentale inédite de Richard Linklater avec laquelle il a rendu hommage à la pellicule, est exposée à côté du Countdown, un collage de centaines de photogrammes dont Richard Linklater a déjà créé précédemment deux versions, au Museum of Moving Image à New York et dans le hall du cinéma de la Film Society à Austin.
Grandir, vieillir
Avec la trilogie romantique des Before qui l’a fait connaître en France, Richard Linklater a filmé le temps dans tous ses états, fragile et endurant, bref et obsédant, éclaté et continu, opposant la valeur subjective que le duo de personnages lui accorde à l’objectivité des horloges qui rythment leur rencontre, leurs retrouvailles et leur vie commune. Le cinéaste a ainsi saisi les actions et effets multiples du temps sur ses deux personnages-acteurs et sur leur couple qui mûrit à l’écran. Dans Boyhood, il a suivi le long et mystérieux processus de formation d’une personne à travers l’enfance et l’adolescence jusqu’à la majorité, entre les deux rites de passage que sont l’entrée et la sortie de l’école, filmant son quotidien et son entourage évoluer en même temps que lui. Portraits, essais, photographies de plateau et de tournage restituent ces entreprises de transcription cinématographique de l’écoulement du temps, de la permanence et de la transformation des êtres.
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