Neal Gabler

Ils s'appelaient Jack et Harry Warner, William Fox, Harry Cohn, Samuel Goldwyn, Louis B. Mayer, Irving Tahlberg, Adolphe Zukor.

Nés dans des communautés juives d'Europe Centrale marquées par la misère et les pogroms, immigrants de fraîche date aux Etats-Unis, ils sentent avant tout le monde que la société de divertissement naissante des années 1910 doit aussi se nourrir de rêves, poussent jusqu'en Californie et font main basse sur les infrastructures artisanales du cinéma muet.

Ce sont eux qui bâtissent les empires aux noms légendaires, Twentieth-Century Fox, Columbia, MGM, Universal...

Entre ces immigrants juifs et l'Amérique, c'est une étonnante histoire d'amour ; ces tycoons vont devenir les ambassadeurs du rêve américain, en montrant les images d'un pays plus accueillant, tolérant, optimiste qu'il ne l'était vraiment. Paradoxe : leur vision finira par incarner aux yeux du monde la culture américaine.

C'est l'histoire de ce paradoxe que Neal Gabler, critique de cinéma et auteur de nombreux livres, analyse dans Le Royaume de leurs rêves : La saga des Juifs qui ont fondé Hollywood (An empire of their own), publié aux éditions Calmann-Lévy en 2005. Prix du Meilleur Livre Etranger sur le Cinéma du Syndicat Français de la critique de Cinéma 2005.

Traduction simultanée.