Exposición / Museo
L’oeuvre et son accrochage

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Cette exposition est consacrée à l’histoire de l’œuvre et de ses accrochages.
Diverses exigences ont commandé la distribution de l’exposition en trois sections nettement marquées :
- un aperçu historique des questions d’accrochage ;
- l’accrochage de deux œuvres célèbres, à la fois dans une perspective historique (documentaire) et expérimentale (confrontation actuelle de divers accrochages concurrents) ;
- une présentation des rapports nouveaux que certaines œuvres d’aujourd’hui établissent avec la question traditionnelle de l’accrochage.
La présente exposition demande à être considérée comme une étape dans une entreprise bien plus vaste et ambitieuse, qui s’appuierait sur des recherches approfondies touchant aux questions posées par l’architecture, le mur, le cadre, l’éclairage, le parcours, ainsi, bien entendu, qu’à la rhétorique (l’éventail des pratiques) de l’accrochage.[…]
L’exposition est distribuée en trois parties distinctes en propos comme en lieu, mais dont les titres respectifs soulignent l’articulation au thème commun :
L’accrochage dans ses œuvres
On propose, sous ce titre, la confrontation de deux grands modèles de muséographie, destinée à faire apparaître comment la conception de l’accrochage contribue à construire le sens de l’œuvre et influe sur sa perception. Les deux exemples retenus sont :
- le Musée de Chantilly, dont l’accrochage, immuable et définitif de par la volonté expresse du légataire (le duc d’Aumale), fait l’objet d’un film d’Alain Fleischer, accompagné d’un commentaire de Louis Marin.
- le Musée national d’art moderne, dont les enjeux du réaménagement sont illustrés par un film d’Alain Fleischer, accompagné d’un commentaire d’Hervé Gauville.
Les accrochages de l’œuvre
Deux tableaux célèbres ont été choisis parmi les collections du Musée national d’art moderne et soumis à deux traitements différents :
- Le Peintre dans son atelier d’Henri Matisse (1917) est présenté dans l’histoire de ses accrochages effectifs ;
- La Lecture de Fernand Léger (1924) fait l’objet d’une gamme d’accrochages originaux, mis au point pour l’exposition.
Une documentation photographique a été réunie sur les présentations successives de la toile Le Peintre dans son atelier de Matisse : elle est présentée dans un ordre thématique destiné à faire apparaître les divers éléments (proches et lointains) qui contribuent à l’accrochage d’un tableau. […]
Le tableau de Matisse est lui-même visible dans une salle toute proche du Musée, et l’on peut ainsi voir sur le vif le dernier accrochage en date de ce chef-d’œuvre. Le sujet de ce tableau n’est pas étranger à son choix pour l’exposition : c’est un atelier et donc, par définition, le premier de tous les contextes d’une œuvre. De la toute première à la dernière en date des présentations de ce tableau, balisée par une abondante documentation photographique, se découvre ainsi une sorte d’accrochage inédit et secret de l’œuvre : l’accrochage nouveau que compose l’ensemble de ses accrochages successifs, et dont le palimpseste se révèle ici.
Il existe onze versions de La Lecture de Fernand Léger, dont six tableaux à l’huile et cinq dessins.
Il a été demandé à plusieurs conservateurs et personnalités du musée de choisir, chacun, une toile et un type d’accrochage.
Disposant d’un mur entier, chacun a été tenu de n’utiliser, pour sa mise en scène, que des œuvres appartenant, soit aux réserves du musée, soit aux collections d’un autre musée parisien. Un cartel accompagne chaque accrochage, précisant les intentions du signataire et définissant son projet d’accrochage idéal.
Ce jeu d’accrochages simultanés et concurrents met en perspective les options muséographiques du nouvel aménagement du musée national d’art moderne, qui possède la version définitive de cette série et la présente trois salles plus loin. Les diverses lectures de ce tableau, mieux que tout débat abstrait, rendent immédiatement sensible que l’accrochage ne se contente pas d’illustrer l’œuvre, mais travaille avec elle.
L’accrochage à l’oeuvre
Les rapports ordinaires de l’œuvre et de l’accrochage se modifient parfois et même se renversent, le geste créateur de l’artiste pouvant précisément mettre en cause ou déplacer leurs frontières reçues.
1- Œuvres-accrochages
Dans le parcours des collections du Musée, on a fléché au moyen d’un cartel spécifique et explicatif deux séries d’œuvres :
- celle qui a infléchi ou bouleversé, au cours de ce siècle, les rapports de l’œuvre et de la muséographie, contribuant de la sorte à produire l’intérêt qui se développe aujourd’hui pour les questions d’accrochage : Brancusi, Duchamp, Mondrian, etc.
- celle qui, dans l’art contemporain, a en commun de prendre en compte ou de faire intervenir l’accrochage dans le geste artistique lui-même : Daniel Buren, Dan Graham, Sol Lewitt, Sarkis, Richard Serra, Christo, Joseph Beuys, etc. […]
Que faire, dès lors, de ces œuvres, si l’on peut dire, à accrochage incorporé et ainsi rendues « inaccrochables » ?
Les laisser s’écrire sur le sable ou s’imprimer sur la pellicule ? Ou tenter d’établir de nouveaux rapports, quand même, entre ces œuvres anti-muséographiques et l’espace muséal ?
2- Accrochages-œuvres
Une commande a été passée à Louise Lawler afin qu’elle photographie les diverses versions de La Lecture de Léger dans leur contexte coutumier (salles d’exposition ou réserves de musées, collections privées…). Le regard qu’elle porte en créateur sur ces accrochages, sa façon de les mettre en scène par son propre travail de photographe, constitue une contribution originale au thème de l’exposition. […]
La confrontation ainsi rendue possible entre les présentations habituelles des Lecture et les accrochages conçus pour l’exposition, permet de souligner ce qui constitue peut-être l’interrogation centrale et de l’exposition : Est-il possible de concevoir et de mettre en œuvre un accrochage idéal ?
D’après Catherine Lawless, L’œuvre et son accrochage, Les Cahiers du Musée national d’art moderne, n°17-18, 1986
Quando
todos los días excepto martes