Debate / Encuentro
Restaurer ou ne pas restaurer...
01 mar 2001
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Depuis une dizaine d'années environ, la restauration des œuvres d'art suscite débats et polémiques. Les critiques mettent en cause les dévernissages excessifs, la destruction des glacis, la purification systématique des repeints, la systématisation du retour aux couleurs vives. Plus que des erreurs ponctuelles, ce serait un véritable dispositif qui se déploierait et qui conduirait à dénaturer délibérément les œuvres du passé (au nom de la lisibilité), pour les adapter au goût du jour et à la demande supposée du public. Ces accusations ne restent pas sans réplique.
Les contempteurs des modes actuels de restauration sont à leur tour accusés de confondre vernis et glacis, les œuvres et leurs scories, voire les restaurations dont elles ont été l'objet dans le passé. Ils défendraient moins les œuvres que leur état au moment où ils les ont découvertes. À force de prétendre préserver leur intégrité, ils s'accommoderaient de leur disparition.
La vigueur de la polémique est utile jusqu'au moment où elle fait obstacle au débat. Elle ne doit pas dissimuler les dangers, les contraintes et les évolutions, comme la nécessité de réfléchir aux contradictions. Puisqu'il n'est possible ni d'accepter tels quels les outrages du temps ni d'escamoter l'histoire et la distance qu'elle engendre.
Depuis une dizaine d’années environ, la restauration des œuvres d’art suscite
débats et polémiques.Les critiques mettent en cause les dévernissages
excessifs, la destruction des glacis, la purification systématique des
repeints, la systématisation du retour aux couleurs vives. Plus que des erreurs
ponctuelles, ce serait un véritable dispositif qui se déploierait et qui
conduirait à dénaturer délibérément les œuvres du passé (au nom de la
lisibilité), pour les adapter au goût du jour et à la demande supposée du
public. Ces accusations ne restent pas sans réplique. Les contempteurs des
modes actuels de restauration sont à leur tour accusés de confondre vernis et
glacis, les œuvres et leurs scories, voire les restaurations dont elles ont été
l’objet dans le passé. Ils défendraient moins les œuvres que leur état au
moment où ils les ont découvertes. À force de prétendre préserver leur
intégrité, ils s’accommoderaient de leur disparition.
La vigueur de la polémique est utile jusqu’au moment où elle fait obstacle au
débat. Elle ne doit pas dissimuler les dangers, les contraintes et les
évolutions, comme la nécessité de réfléchir aux contradictions. Puisqu’il n’est
possible ni d’accepter tels quels les outrages du temps ni d’escamoter
l’histoire et la distance qu’elle engendre.
Avec :
Ségolène Bergeon-Langle : auteur de Science et patience ou la restauration des
peintures
James Bloedé, président de l’ARIPA
Jean-Pierre Mohen, directeur du Centre de recherche et de restauration des
musées de France
Modération : Emmanuel Fessy
Quando
Desde 19:30