Roger Tallon

Cette exposition est consacrée à Roger Tallon, l’un des plus grands designers industriels d’aujourd’hui.

Sa mise en scène a été confiée à Tallon lui-même. « Pour scénographier mon exposition (qui couvre quatre décennies), j’ai choisi le mode pavillonnaire : c'est-à-dire que la surface du Forum (800m2) est parsemée de plusieurs pavillons parallépipédiques percés de 350 fenêtres lumineuses. […] Cette démonstration tend à concilier quantité et qualité. Bien entendu, je n’ai pas cherché à présenter le résultat de 100 000 heures d’études (à mon seul titre individuel), mais à sélectionner les projets et les réalisations, en fonction de leurs diversités, car le design répond à des demandes très variées.» […]

Soit 40 années de créativité, réparties en huit groupes :

- le matériel ferroviaire pour la SNCF et la RATP ;

- les aménagements intérieurs pour la SNCF, dont ceux du TGV ;

- la signalétique et la cartographie réalisée pour la RATP et la SNCF ;

- le matériel de bureau (luminaires, cendriers, sièges) ;

- la graphisme, avec son travail pour la revue Art Press ;

- les objets de la maison, comme l’escalier hélicoïdal (1966), la vaisselle 3T (1967) ;

- les objets les plus anciens, réalisés dans les années 50-70 au sein de l’agence Technès, dont la motocyclette « Taon », réalisée en 1957 pour la société Derny, et le téléviseur portable « Téléavia », conçu en 1963 pour la société Thomson/Téléavia ;

- les projets divers de signalétique, hors SNCF et RATP.

Un montage vidéo accompagne l’exposition.

Ingénieur de formation, Roger Tallon s’oriente très vite vers le secteur du design industriel. En 1952, alors âgé de 23 ans, il devient responsable de la communication graphique chez Caterpillar France et consultant des filiales européennes Dupont de Nemours. L’année suivante, il rejoint l’agence Technès fondée par Jacques Viénot, fervent défenseur de la qualité esthétique de l’objet industriel. Directeur d’études jusqu’en 1973, il y conçoit des chariots élévateurs pour la société Salev, des tracteurs d’aéroport pour Fenwick, des machines-outils pour Gambin et la Mondiale…

Innovations techniques, recherche formelle et prise en compte de l’usager sont menées en même temps […] « La forme ne découle pas de l’analyse d’une fonction, mais de l’analyse de toutes les fonctions » dit Tallon en 1969.

Durant ces vingt années, l’agence Technès est un lieu de bouillonnement créatif. S’y côtoient aux côtés de Roger Tallon, des ingénieurs, des graphistes, des industriels-professionnels […], mais aussi des artistes tels Yves Klein, César ou Arman. Roger Tallon allie, en effet, une très grande rigueur dans l’approche de l’objet industriel à une capacité d’innovation et d’utopie. On retrouve ainsi dans son œuvre un projet de véhicule dans la stratosphère né d’une collaboration avec Yves Klein [… Il prendra conscience des formes douces à la suite d’une rencontre avec Claes Oldenburg en 1964.]

En 1973, Roger Tallon fonde sa propre agence « Design programmes ». Le choix du nom n’est pas innocent : il affirme une volonté de design global. L’innovation se met au service de l’entreprise et de son image, c’est-à-dire de la cohérence de tous les produits qu’elle fabrique. Tallon y développe des études aussi variées que la gamme de montres pour Lip, des chaussures de ski pour Salomon, des luminaires pour Erco, des bidons d’huile pour Elf, de multiples images graphiques…

Après la naissance, en 1984, de la société Adsa+Partners, réunissant Roger Tallon, Pierre Paulin et Michel Schreiber (en association avec Marc Lebailly), les études de Tallon réalisées pour la SNCF se concrétisent. Elles ont d’ores et déjà abouti au TGV atlantique, au funiculaire de Montmartre, à la nouvelle image du TGV et du Frêt SNCF, et pour le futur : le TGV à deux niveaux, le métro parisien Météor, le TGV Nord américain (Texas et Canada)…

D’après le dossier de presse

L’exposition bénéficie du soutien de la SNCF.