Cine / video
Goto, l'île d'amour
soirée d'ouverture
24 feb 2017
El evento ha terminado
Ouverture de la rétrospective Walerian Borowczyk avec la projection, en avant-première de la ressortie en salles, du long métrage Goto, l’île d’amour (1968, 94’), précédé du court métrage, Renaissance (1963, 9’)
Goto, l’île d’amour, France, 1968, 94’, DCP (format original : 35mm), nb et coul.
L’île de Goto est la dernière île d’un archipel englouti par un tremblement de terre. Son gouverneur fait régner sur les lieux un climat concentrationnaire tandis que son épouse, Glossia, veut s’enfuir avec Gono, un bel officier. Mais Grozo, serviteur transi d’amour pour Glossia, bouleverse tous leurs projets. Borowczyk nous immerge dans un univers inventé de toutes pièces à nul autre pareil, à l’esthétique tour à tour glacée, lyrique (le visage en larmes inoubliable de Ligia Branice, femme et muse de Boro) et surréaliste. Le film a obtenu le prix Georges Sadoul en 1968.
« L’angoisse kafkaïenne naît du réel. J’utilise aussi des images bien réelles pour ce reportage sur une société non fixée dans le lieu, et située il y a environ un siècle. Mais j’aurais pu aussi bien situer Goto en l’an 2048. Il s’agit d’un monde qui a perdu le contact avec le reste de la vie. Il n’a plus évolué, il vit en vase clos. Ses moeurs sont donc très décalées par rapport à nous. Que l’on ne cherche pas de symbole. Il ne s’agit pas de lutter contre les univers concentrationnaires, puisque d’une façon ou d’une autre nous sommes tous dans un univers concentrationnaire » propos de Walerian Borowczyk, René Quinson, Combat, 5 juillet 1968
« Goto, machinerie pénitentiaire, objet à tiroirs, pièce à fonctionnement, outil de remise, manuscrit d’enfer, écrou perdu, membre autonome, orage magnétique, caillou, nous est livré sans mode d’emploi comme une page détachée du catalogue d’armes et cycles. On peut en retrouver l’usage historique, immémorial, le tenir dans sa paume comme une pomme qu’on se contentera de regarder, se perdre à l’intérieur comme un Ulysse sidéral, ou le démonter pendant quatre cents ans avec un tournevis. C’est un film qui vous laisse entièrement libre de votre choix, et aussi de votre emploi du temps, un film qui a repris sa liberté, et donne à la notion de spectacle quelque chose de vétuste et de puéril, avec ce que ces mots peuvent contenir de marge inappréciable. » Robert Benayoun, « Les Volets de fer de Boro-Boro », Positif, n° 105, mai 1969
Renaissance, France, 1963, 9’, DCP (format original : 35 mm), coul. et nb, muet
Des objets brisés, victimes d’une explosion, s’animent et se recomposent. Tournée image par image, cette œuvre emblématique de Walerian Borowcyzk est un hommage au photographe et cinéaste expérimental américain, Hy Hirsh, à qui le film est dédié. Le film est couronné de prix (Oberhausen, Knokke-le-Zoute).
Prochaine séance dimanche 12 mars, 18h, cinéma 2
Quando
20:00 - 22:30