Exposición / Museo
Dove Allouche
26 jun - 9 sep 2013
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Le Centre Pompidou consacre une exposition à l'oeuvre dessiné de Dove Allouche. Énigmes pour l'oeil, pénombres vertigineuses impossibles à reproduire par l'impression, ses oeuvres jouent de techniques inspirées de la photographie.
Le Centre Pompidou consacre une exposition à l’oeuvre dessiné de Dove Allouche. Énigmes pour l’oeil, pénombres vertigineuses impossibles à reproduire par l’impression, ses oeuvres jouent de techniques inspirées de la photographie. L’artiste, auquel le Centre Pompidou a également confié la création du Laissez-passer 2013, nous éclaire sur son travail.
Dove Allouche - Il y a deux ans j’achetai une boîte contenant neuf photographies stéréoscopiques sur plaque de verre. J’ignorais les sujets de ces images : des scènes de la Première Guerre mondiale. Parmi ces vues de champs de bataille, assauts et charniers… s’en trouvait une qui attira mon attention : un double éclair striant la nuit noire. Ce fût le point de départ d’un nouvel ensemble de dessins de grands formats. Les deux premiers, quasi identiques, ont été dessinés côte à côte sur le même support papier. Pour reprendre l’expression de Marc Donnadieu au sujet du dessin, Le diamant d’une étoile a rayé le fond du ciel, « le deuxième éclair correspond exactement à l’éclair que voit l’oeil au moment où l’oreille perçoit le son du premier ». J’ai poursuivi à la mine de plomb et à l’encre selon le même mode d’agencement, avant de séparer les vues gauche et droite sur des supports distincts et m’éloigner peu à peu de la dimension narrative du sujet et de la plaque de verre photographique. Nos lignes sous les obus toxiques et Chausse-trape sont des dessins plus abstraits qui se focalisent sur des parcelles de boue foulée par les soldats. Interrompant momentanément cette série pour me consacrer à de nouvelles recherches autour de l’histoire du physautotype (photographie à l’essence de lavande sur plaque de cuivre argenté) inventé par Niepce et Daguerre en 1832, j’ouvrais une brèche dans ma pratique par le biais de la chimie. Je me suis intéressé au physautotype comme unique procédé historique capable de produire des images à la fois négatives et positives. Avec l’aide de Jean-Louis Marignier, chimiste et spécialiste des études photographiques menées par Niepce, j’ai mené un long travail d’expérimentations avant d’obtenir une première image. Puis la série Granulation a aussitôt démarré : trente photographies sur plaques d’argent réalisées avec la participation de la Bibliothèque de l’Observatoire de Paris. Elles représentent les granulations et tâches noires de la surface du soleil publiées dans l’Atlas de photographies solaires de Jules Janssen en 1903. En reprenant le dessin, j’abandonnai encre et mine de plomb au profit de poudres métalliques, de noir de fumée et d’éthanol. La question de la représentation est devenue secondaire ; le sujet se substitue à l’élaboration d’une émulsion sensible à l’air faisant évoluer le dessin par évaporation puis par oxydation. Ainsi les dessins Frayures jouent d’une double ambiguïté : les fusées éclairantes précédant des assauts nocturnes, ressemblant à de simples tracés gestuels ; la présence de poudre d’argent qui cristallise la surface du dessin et le voue à un inexorable assombrissement.
Propos recueillis par Jonas Storsve, conservateur du cabinet d'art graphique, musée national d'art moderne
Quando
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