Un film pour l’anarchie / Vlado Kristl

En 1943, à vingt ans, le Croate Kristl se battait dans les rangs des partisans de Tito contre l’Allemagne nazie qui avait déclenché la guerre totale. En 1963, le peintre et poète Kristl, alors émigré à Munich, découvrait le « film-concret » qui, à l’instar de la musique concrète, ne représente pas la réalité mais la crée. Kristl, sans recourir à l’histoire du cinéma ou de l’art ni aux courants de l’avant-garde, prend seul la responsabilité de porter le concept de la guerre de partisans de 1943 dans le domaine des dogmes, théories et stratégies des décennies suivantes. La désorganisation amoureusement cultivée dans ses films donne les plus belles fleurs. FilmoderMacht ouvre des niches et les referme : un rigoureux parti pris contre l’emphase donne « ein Film für die Anarchie ». Á la totalité des films et de l’art des modernes, Kristl l’expérimentateur oppose des figures non artistiques, qui atteignent des non-spectateurs au travers des formes du non-art : « Nichtfilm ». Dietrich Kuhlbrodt, L'art du mouvement : Collection cinématographique du Musée national d'art moderne 1919-1996, catalogue sous la direction de Jean-Michel Bouhours. - Paris : Centre Georges Pompidou, 1996 Séance présentée par Tanja Vrvilo (film curator) Vlado Kristl - Arme Leute – 1963 – 16mm – nb – son – 8’ Vlado Kristl - FilmoderMacht – 1970 – 16mm – nb – son – 100’