Entre deux eaux

Isaki Lacuesta, Entre dos aguas (Entre deux eaux), Espagne - Suisse, 2018, DCP (format d’origine : 16mm), 135’, coul., vostf

« Douze ans après La leyenda del tiempo, Isra est en prison pour trafic de drogue. Et son frère Cheíto est soldat sur un navire de la marine espagnole. Sur l’île, ils ont laissé chacun leur femme et trois filles. Lorsqu’Isra est libéré et Cheíto termine sa mission, les frères se retrouvent sur l’île, la région avec le taux de chômage le plus élevé d’Espagne et des coutumes d’une autre époque. Isra pourra-t-il trouver un emploi légal ? Pourront-ils retrouver leurs vies de famille ? Les frères portent, littéralement tatoué sur le corps, le souvenir de leur père, tué devant eux quand ils étaient enfants. Une blessure encore ouverte. » Isaki Lacuesta, dans Les Films doubles

Concha de Oro au Festival San Sebastián en 2018.

« Le cinéma est l’art idéal pour capter le temps qui passe. Quand on avait filmé La leyenda del tiempo, on avait une espèce de rêve, de projet vital qui traverse les autres films. Dans la tradition de François Truffaut avec Antoine Doinel, de Satyajit Ray avec Apu, ou la plus contemporaine de Richard Linklater : des histoires qui racontent le temps, sans maquillage, prothèses ni effets numériques, mais seulement grâce à l’attente. » Isaki Lacuesta, source

« Lacuesta avait retrouvé Isra et Cheíto, les personnages avec lesquels il avait travaillé douze ans auparavant et il leur avait construit une vie à partir d’une technique narrative plus élaborée, dans un mélange virtuose de réalité et de fiction dont il a le secret. Entre dos aguas se référait par son titre non seulement à l’album mythique du grand Paco de Lucía, mais aussi à d’autres aspects clés du film : deux frères opposés en tout ; deux genres a priori antagoniques (fiction et réalité) ; la situation frontalière de la ville de San Fernando, entre l’Espagne et le Maroc. C’était un film extraordinaire [...] ». Enrique Vila-Matas, « L’ombre de Cravan », Le Cinéma d’Isaki Lacuesta.