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Une constituante migrante (Una constitución de las migraciones)
Proposition du peuple qui manque
28 - 29 ene 2017
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Une assemblée d’écrivains, poètes, artistes, intellectuels, juristes, politologues, migrants, œuvrent à l’écriture collective d’une Constituante pour un peuple à venir.
Responsable de la mort de dizaine de milliers de migrants aux portes de l’Europe, la route maritime de la Méditerranée est la route la plus mortelle du 21ème siècle. Dans les années à venir, on le sait, le nombre de migrants et de réfugiés est promis à augmenter encore, pour des raisons économiques, politiques, mais aussi et surtout, climatiques, dessinant un devenir-migrant du monde. Quelle alternative à cette Méditerranée devenue cimetière marin de la « forteresse Europe », et à cet « encampement du monde » (Michel Agier) que l’on nous promet ? Si la mer est ce lieu matériel de toute la cruauté des expériences de la traversée, des vies perdues, elle est aussi, et dans le même temps, cet espace de mythologies, de spectres, et d’invention, en ce qu’elle est le lieu d’une juridiction non encore stabilisée.
Quel type de communauté organiser dans ce temps de survie ?
Une assemblée constituante migrante est une communauté négative, qui ne peut, par définition, se constituer en tant que nation. Elle est l’assemblée de ce peuple qui manque, de ce peuple mineur, éternellement mineur, qui défait le lieu de séparation entre son dedans et son dehors. Une Constituante migrante est en cela l’a-réalisation des communautés migrantes, son incompossibilité même, un désir de faire commun dans la récusation de toute solidification des appartenances.
Que pourrait être, que devrait être, une constituante pour un peuple qui fait défaut ?
Cette assemblée pirate, en exil, cherche, pour autant, délibérément une forme instituante.
Si celle-ci s’ouvre, d’abord, par un espace de déposition, de procès-verbal et de jugement (rendre compte de, témoigner de - nous cherchons ici à documenter, à qualifier les responsabilités des vies perdues), s’il s’agit d’ouvrir un débat public et une controverse politique, cette assemblée est aussi une expérience de pensée, une simulation.
Elle est une tentative d’être tout à la fois ce qui a lieu et ce qui aurait pu avoir lieu. Chacun des membres de cette assemblée est amené à proposer un article, article qui sera négocié, amendé avant d’être adopté ou rejeté à l’issue de ces deux jours. Le texte final, ne s'interdit aucun possible linguistique, aucun écart, il est le lieu de nos langues - poétiques, philosophiques, techniques - et traversé par de multiples migrances linguistiques, par toutes nos langues exilées, superposées en nous-mêmes. La mer est la terre manquante d’un pays migrant.
Une proposition de Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós / Le peuple qui manque
Scénographie : Adel Cersaque
Quando
14:00 - 22:00