Master Class avec Tariq Teguia

Dans le cadre d’une rencontre animée par Cyril Neyrat, Tariq Teguia qui a commencé par étudier la photographie, revient sur son parcours et sur son œuvre cinématographique dont le triptyque Rome plutôt que vous, Inland et Révolution Zendj.
Critique de cinéma, essayiste, enseignant de cinéma à la Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD) en Suisse, Cyril Neyrat est également directeur des éditions Independencia.

« Je manipule des sons, des matières et des trajectoires »,
Tariq Teguia

A la fois photographe, vidéaste et cinéaste, Tariq Teguia s’est imposé comme l’un des cinéastes les plus importants de l’Algérie contemporaine et, au-delà, de toute sa génération.

Depuis une vingtaine d’années, ses films témoignent de l’immobilisme et de l’asphyxie de la société algérienne en même temps que de ses désirs et de sa rage de vivre.

Le territoire de ses trois longs métrages, Rome plutôt que vous (2006), Inland (2008) et Révolution Zendj (2014), compris aussi comme une chambre d’échos, s’est étendu en suivant ces lignes de tensions. Ces films, formant un triptyque, partent d’Alger et vont chacun toujours plus loin, en banlieue, puis à l’ouest et au sud du pays, et finalement dans le bassin méditerranéen.

« Où ? » : la question lancinante du lieu d’existence, de l’exil et de ses raisons, qu’il ne cesse de reposer depuis ses premiers courts métrages, est au centre de son œuvre. Avec elle, il croise quelques-uns des mouvements qui agitent ce début de XXIème siècle, inégalité, répression d’état, terrorisme, émigration, mondialisation.

Extrait de l'avant-propos par Alain Seban