Cine / video
Friedl Kubelka Vom Gröller
Paris Épisodes
05 dic 2018
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Le portrait est au cœur de l’œuvre photographique de Friedl Kubelka. Depuis 2009, la photographe choisit généralement ses sujets dans son cercle d'amis et ses proches – souvent des artistes, comme par exemple Franz West. Ils sont photographiés face caméra, le regard dirigé vers l’objectif. La prise de vue, pour Friedl Kubelka, est la trace d'un moment capturé, d'une émotion, d'une circonstance contrôlée ou incontrôlée, d'une pose ou d'un geste. Le visage fonctionne à la manière d’une ardoise vierge reliant de manière affective les modèles aux spectateurs. Débuté en 2002, Max Turnheim, un film portrait au long cours, déborde le cadre du portrait en s’élargissant, au fil des années, à l’histoire personnelle et affective de son modèle.
Si dans les années 1960 et 1970, les premiers films de Friedl Kubelka étaient marqués par une forme d’empathie pour ses protagonistes, ses réalisations suivantes ont peu à peu laissé une plus grande place aux effets de surprise, voire d’intromission, comme s’il s’agissait pour la cinéaste, qui depuis 2009, tourne sous le nom de Friedl vom Gröller, de satisfaire sa propre curiosité pour les personnages qu’elle décrit et leur psychologie. Formée à la psychanalyse à la fin des années 1990, l’artiste décrit elle-même sa méthode de travail en se référant à la relation qui s’établit entre un patient et son thérapeute. Des films comme Delphine de Oliveira (2009), Passage Briare (2009) ou Le Baromètre (2004) servent ainsi de prétextes pour négocier, élargir et réguler les relations ou les connexions entre les individus par le biais de la caméra.
Réunis pour ce programme, les films les plus récents à ce jour de Friedl Kubelka ont été réalisés à Paris où l’artiste réside par intermittence. Paris Episodes (2018) est conçu à la manière d’un pastiche ludique composé de portraits et de vues fragmentées de la ville commentés par un poète et critique de cinéma. Filmé depuis la fenêtre de son appartement, Winter in Paris (2018) transpose les mouvements de travailleurs anonymes sur un échafaudage en une chorégraphie érotique que l’artiste conclut en embrassant la mort. (Dietmar Schwärzler)
En présence de l’artiste et de Dietmar Schwärzler.
Erwin, 1968, 16mm, nb., sil., 3 min
Graf Zokan (Franz West), 1969, 16mm, nb., sil., 3 min
Franz West, 2002, 16mm, nb., sil., 2 min
Max Turnheim, 2002-2017, nb./coul, son, 35 min
Delphine de Oliveira, 2009, 16mm, nb., sil., 3 min
Le Baromètre, 2004, 16mm, nb., sil., 3 min
Passage Briare, 2009, 16mm, nb., sil., 3 min
Poetry for Sale, 2013, 16mm, nb., son, 4 min
La Cigarette, 2011, 16mm, nb., sil., 3 min
Adama Diouf, 2014, 16mm, nb., sil., 3 min
Paris Episodes, 2018, 16mm, nb./coul., son, 23 min
Winter in Paris, 2018, 16mm, nb., sil., 3 min
Séance organisée en écho à l’exposition Franz Westet à l’occasion de la publication de One is Not Enough. Photography & Film (2018, sous la direction de Dietmar Schwärzler, éditions Walther König en coopération avec DVD-Edition INDEX, Cologne/Vienne).
Cette rencontre bénéficie du soutien de Dorotheum
Remerciements : Friedl Kubelka vom Gröller, Dietmar Schwärzler, Dorotheum et Martin Böhm et Sixpackfilm (Vienne)
Quando
19:00 - 20:30