Le photographe, l'agence, la presse, le droit

Les réseaux ou liaisons avec les agences, peu à peu absorbées par plus grand qu'elles, la dimension singulière du métier de photographe, sont-ils perturbés par la mise en place d'une communication plus massive, à dessein plus gérée ?

Les phénomènes de concentration économique sont un des traits de l'époque ; ils touchent la sphère culturelle et, entre autres, celui de la production et de la diffusion des images fixes, c'est-à-dire du photojournalisme.

Les puissantes transformations induites par ces regroupements modifient-elles les systèmes de relation qui unissent le photographe, " producteur " de l'image, à son diffuseur in fine ? Les réseaux ou liaisons avec les agences, peu à peu absorbées par plus grand qu'elles, la dimension singulière parfois aventurière du métier de photographe, sont-ils perturbés par la mise en place d'une communication plus massive, à dessein plus gérée ? A cette interrogation sur le statut même et la vocation sociale du photographe, s'est ajoutée récemment une situation conflictuelle liée à la question des contrats et de leur éventuelle modification. Il y a t'il ou non remise en question du droit d'auteur, ce qu'on peut interpréter comme un signe récurrent du débat contemporain ? Les manifestations apparues au festival Visa pour l'Image à Perpignan et la création de l'association Freelens en France témoignent à la fois du malaise et d'un effort d'organisation. C'est aussi un défi à relever pour les entreprises concernées de démontrer qu'elles peuvent maintenir les rigueurs de gestion sans assécher les volontés de création. En même temps que les paradoxes du droit à l'image, la définition de la propriété intellectuelle se révèle un enjeu majeur.

Avec William Bourdon, avocat ; François Hebel, directeur de Corbis Sygma et Lorenzo Virgili, président de Freelens.

Modérateur : Emmanuel Fessy, directeur de la rédaction du Journal des Arts.