Michelle Zancarini-Fourniel

Le 4 mars 1968, le procès des nationalistes guadeloupéens se terminait devant la Cour de sûreté de l'État. Leur responsabilité dans le déclenchement des épisodes de rébellions urbaines en mars 1967 à Basse-Terre et en mai 1967 à Pointe-à-Pitre n'avait pas été établie. En mai 1967, l'intervention des forces de l'ordre a conduit à un massacre dont le bilan est encore incertain. Huit morts ont été identifiés, des dizaines de blessés, mais le bilan est sans doute plus élevé. Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les responsabilités ? Pourquoi ce silence pérenne des autorités, mais aussi celui des mémoires guadeloupéennes restées longtemps mutiques ? Nous discuterons des connaissances nouvelles apportées par l'ouverture et la consultation des archives de l'État sur ces événements.

Michelle Zancarini-Fournel, historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine, Université Lyon 1.