Debate / Encuentro
Leo Castelli
22 sep 2010
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« Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste » avait coutume de répéter Leo Castelli. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de « Un jour ils auront des peintres », nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux Etats-Unis, pour raconter la passionnante trajectoiredu galeriste.
« Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste » avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les Etats-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans.
Fasciné par les artistes, ses « héros », il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'Art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable.
En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux Etats-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître.
Avec Annie Cohen-Solal, professeur des Universités et historienne, auteur de Leo Castelli et les siens (Gallimard, 2010) et Ann Hindry, critique d'art et conservateur de la Collection Renault.
Renseignements :
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