Exposición / Museo
Cy Twombly
17 feb - 17 abr 1988
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Cette exposition est consacrée à l’artiste américain Cy Twombly. Elle présente un ensemble souvent inédit de peintures, œuvres sur papier et sculptures de 1952 à aujourd’hui.
Twombly découvre Rome en 1952 et s’y installe en 1957. A la recherche d’un temps perdu, son œuvre, sensible et singulière, convoque le Parnasse et les poètes épris d’esthétique.
Continuateur de l’expressionnisme américain, Cy Twombly l’est d’une manière radicalement renouvelée, originale, presque marginale, pour ne pas dire opposée.
L’art de Twombly est une ligne de fuite. On peut dire une conduite. Qu’on regarde les peintures grises des années 60, ce trait sismique qui traverse de part en part l’espace du tableau. Si Pollock se décide, c’est qu’il cherche à faire table rase. Twombly ne le veut pas. Pollock s’en va, Twombly revient. […] Dans l’art de Pollock comme dans celui de Twombly, il y a d’abord la célébration du corps. Chez l’un comme chez l’autre, l’espace de la peinture est le lieu d’une scène. Il serait plus juste de dire que l’espace de Pollock est un plateau, le plateau de la scène [… tandis que celui de] Twombly est la coulisse de la scène. Twombly cherche une dimension tactile. Il peint parfois avec les mains. Il veut une mise en forme de la matière. Sur le plateau de la peinture, Pollock agit en acteur. […] Twombly, lui, est le spectateur. Ce qu’il y a en lui « d’ancien », c’est de vouloir retrouver le temps de la contemplation. Ainsi le fait qu’il se promène et préfère le voyage à la destination. Sans cesse ailleurs, il navigue toujours, dés les années 50, entre la France, l’Espagne, le Maroc et l’Italie, jusqu’à Rome où, en 1957, il s’arrête – il échoue, comme on dit qu’on dérive. Dès lors, l’espace de son œuvre devient panoramique. (C’est le titre d’une de ses peintures.) Il se détache de la revendication héroïque et épique de la muralité dont l’art de ses prédécesseurs, des synchronistes à Benton et Pollock, s’est fait le défenseur. Twombly apprécie les lointains, et la lave qui s’échappe de son œuvre déferle et se stratifie. Il produit ainsi une autre géographie, une autre topologie, distincte de la « vaste horizontalité » de l’expressionnisme abstrait. Plus : Pollock travaille dessus, Twombly s’acharne à travailler dessous. Ainsi, le palimpseste. […] Il note et rejoue au fil du temps le trait furtif entrevu quelque part, la rature et le gribouillage du cahier d’écolier, les signes que l’on grave, malhabiles, pour laisser une trace, les pulsions hâtives et secrètes. […]
Twombly procède à une critique de la méthode de l’action painting dans le recours non pas à la vitesse d’exécution mais d’abord à l’attention qu’il porte à « gauchir » - le terme est de Roland Barthes – ainsi qu’à toujours faire semblant quelque part. A la vélocité, il oppose le tremblement. Aux mouvements du corps, il préfère ceux du poignet. Aussi, son œuvre semble-t-elle gracile. […]
« Rêve définitif », il y aurait tout au cours de l’œuvre de Twombly, loin d’un passéisme et de la seule recherche d’un Age d’or qu’il sait perdu, la volonté de rendre visible « le tremblement d’un temps » qui d’abord est le nôtre.
D’après Bernard Blistène, Extrait du catalogue d’exposition, cité dans CNAC magazine, n°44, 15 mars-15 mai 1988
Exposition conçue par Harald Szeemann pour la Kunstaus de Zürich.
Quando
todos los días excepto martes