Les fidèles d'Alain Resnais

Alain Resnais a toujours défini le cinéma comme un art collectif, et considère ses principaux collaborateurs comme les coauteurs de ses films. Le rôle premier du metteur en scène est double : réunir l'équipe, rédiger le découpage technique. Au-delà, ce n'est pas lui qui crée, mais ses collaborateurs, ou plutôt il crée à travers eux. Le plaisir du metteur en scène n'est-il pas de voir éclore devant lui des dialogues, une architecture, des costumes, un jeu d'acteur ou une musique originale ?

Après avoir changé presque à chaque film de comédiens principaux pendant la première moitié de sa carrière dans le long métrage, Resnais, depuis le milieu des années 80, a constitué autour de lui sa troupe régulière composée de Sabine Azéma, Pierre Arditi et André Dussollier, rejoints d'abord par Fanny Ardant, ensuite par Lambert Wilson. Une troupe élargie à d'autres quand le scénario le permet, comme le tandem Agnès Jaoui - Jean-Pierre Bacri, Isabelle Nanty ou Isabelle Carré.

Quant aux techniciens, deux d'entre eux travaillent avec Resnais depuis plus de quarante-cinq ans : la scripte Sylvette Baudrot, qui est de la plupart de ses films depuis Hiroshima mon amour en 1958, et le décorateur Jacques Saulnier, qui n'en a manqué qu'un depuis L'Année dernière à Marienbad en 1961. Resnais privilégie autant que possible la fidélité aux mêmes techniciens, tandis qu'il change plus volontiers de scénariste ou de compositeur en fonction de l'esthétique propre à chaque nouveau projet.

Les piliers actuels de l'équipe Resnais, acteurs et techniciens réunis, témoigneront sur ses méthodes de travail communes et sur ce qu'ils ont apporté à son univers.

Enfin, et pour ouvrir cette journée, on pourra vérifier la constance du souci critique et les enjeux de réflexion pour le cinéma d'une oeuvre dont les clefs d'entrée sont multiples.