Debate / Encuentro
D'encre et d'exil - Trajectoires russes
Dixièmes rencontres internationales des écritures de l'exil
26 - 28 nov 2010
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Dix ans de rencontres littéraires et humaines au fil des écritures de l'exil nous conduisent, pour cette dernière année, en Russie avec nos invités, écrivains russes vivant hors de leur pays natal
Dix ans de rencontres littéraires et humaines au fil des écritures de l'exil nous conduisent, pour cette dernière année, en Russie avec nos invités, écrivains russes vivant hors de leur pays natal
« Une soirée au théâtre. Après le spectacle, le public s'apprête à se rendre aux vestiaires pour prendre les manteaux de fourrures et rentrer à la maison - or, il n'y a plus de fourrures, ni de maisons : tout a brûlé - c'est en ces termes que Vassili Rozanov, philosophe et essayiste, décrit la révolution russe qui, en 1917, mettait fin à ce « théâtre » qu'était la Russie. Une nouvelle époque commençait, qui n'avait rien à voir avec le passé dont plus grand chose ne subsistait. »
Elena Balzamo, préface au Nouvel Abécédaire russe de Katia Metelizza, Les Allusifs, 2010 et quand plus rien ne subsiste, il faut partir. Á l'étranger, tchoujbina, en exil, v izgnanié, des mots terribles en russe. Après 1917, la Russie a connu plusieurs vagues d'émigration. La première fut celle de ceux qui refusèrent la dictature bolchévique, la deuxième, à la fin de la seconde guerre mondiale, celle des prisonniers soviétiques, des « personnes déplacées », qui refusaient de rentrer dans leur pays, et la troisième, dans les années soixante-dix, qui fut celle des émigrés politiques soviétiques, des intellectuels juifs, des « dissidents »...
Paris, « le café de l'Europe », la France, furent souvent le but lointain de ces trajectoires. Déjà au XIXe siècle et au début du XXe, une diaspora russe était présente. Mais la révolution de 1917 allait donner une nouvelle visibilité à l'émigration russe en France. Les chiffres sont éloquents : 9 338 Russes en 1851, 25 000 en 1908, près de 400 000 en 1924.
Chaque vague compta son lot d'écrivains en fuite, de bannis, Bounine, Berberova, Remizov, Tsvetaeva, Zamiatine, Nabokov puis plus tard Markish, Soljénitsyne, Brodski, Axionov, Nekrassov, Maximov, Siniavski, Guinzburg, Heller, Etkind. Par une ruse de l'Histoire, leurs mots ont été pris dans la spirale du temps et il a suffi que l'URSS implose pour qu'ils retrouvent leurs lecteurs dans leur ancienne patrie.
À la veille de 2017, il faudra plus que des discours récupérateurs pour dire que ces écrivains de l'exil ont été la vraie chance de la Russie et de sa littérature. Et qu'on en a été souvent redevable à la France. En cette année croisée France-Russie, il était bon de le rappeler.
Michel Parfenov
Écrivains russes
Nicolas Bokov
Sergueï Bolmat
Mikhaïl Chichkine
Léonid Guirchovitch
David Markish
Irina Muravieva
Maria Rybakova
Écrivain français
Jean-Michel Guenassia
Chercheurs et spécialistes de la littérature russe
Odile Belkeddar
Anne Coldefy-Faucard
Luba Jurgenson
Laetitia Le Guay
Tatiana Marchenko
Leonid Livak
Véronique Lossky
Tatiana Parain
Michel Parfenov
Nikita Struve
Cécile Vaissié
Tatiana Victoroff
Intermèdes-lectures
Nicolas Struve, comédien et metteur en scène
Traductions simultanées
Pierre Skorov et Valéry Kislov
La Librairie du Globe est présente à l'entrée de la salle durant les trois jours de la manifestation, avec séances de dédicaces des auteurs.
En partenariat avec l'ECLA Aquitaine (agence régionale pour l'Ecrit, le Cinéma, le Livre et l'Audiovisuel), Maria Rybakova est accueillie en résidence d'écriture à Bordeaux en décembre.
Cette manifestation est organisée par la Bibliothèque publique d'information, Pôle Action culturelle et Communication, Service de l'Animation
Florence Verdeille-Osowski, 01 44 78 44 52, verdeille@bpi.fr
Michel Parfenov
Service Communication : Cécile Desauziers, 01 44 78 40 24, desauziers@bpi.fr