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La Cage ouverte / Zen, le souffle nu
20 nov 2017
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L’ermite est cet homme (ou cette femme) qui vit une vie cachée, une vie invisible aux yeux du monde. Pour s’approcher d’un tel secret il vaut la peine de se mettre en route, de partir en voyage. C’est ainsi que Patrice Chagnard se retrouve au Japon à la recherche d’Oshida, un maître zen converti au christianisme, dont il a appris l’existence par la correspondance d’Henri Le Saux. C’est autour de cette rencontre qu’il construit son film Zen, le souffle nu.
Le souffle, parce qu’auprès du maître, dans son rire, dans son silence et dans sa parole, le cinéaste inspire, et que loin de lui il expire, et dans le même souffle filme le Japon. Filmer Oshida, filmer un (ou une) ermite c’est bien sûr pour le cinéaste s’impliquer sur le terrain de la spiritualité, mais ce n’est pas pour autant abandonner le terrain du politique ni un regard critique sur les réalités du monde. Au contraire l’existence même de l’ermite est en elle-même une critique radicale du monde.
Oshida, comme la plupart des ermites, refusait d’être filmé. Cédant à l’insistance du cinéaste il finira par accepter, mais seulement dans le tête-à-tête de leurs échanges. Ce qui obligera Patrice Chagnard à s’engager dans un face-à-face, à recourir à l’entretien, ce qui est nouveau pour lui.
C’est de cette façon qu’il filmera aussi Marie-Claire et tous les autres ermites rencontrés dans les années 1980. Pourquoi s’intéresser aux ermites ? Parce que l’ermite est un personnage énigmatique et fascinant. Il est aussi celui qui pourrait nous révéler une part de notre vérité que nous ignorons : « tout en se tenant à l’écart, dans la solitude, ils sont paradoxalement au cœur de l’humanité, au plus près de son origine, de sa source. Ils expriment une sagesse qui n’est pas loin d’une forme de folie ». C’est ce que raconte dans La cage ouverte Marie-Claire dont la caméra capte toute l’intensité de la pensée en marche. La caméra de Patrice Chagnard filme une parole en train d’émerger, et aussi filme le silence, c’est une caméra qui écoute.
Patrice Chagnard, La Cage ouverte (Collection Solitudes), 1986, 35'
Festival international Films et Spiritualité Paris 1987
Patrice Chagnard, Zen, le souffle nu, 1985, 70'
Festival international Films et Spiritualité Paris 1986, Bruxelles 1988, Fez 1990
Quando
20:00 - 21:45