Traces du sacré

D'avril à août 2008, au Centre Pompidou, toutes les disciplines se rassemblent autour de l'exposition - événement - Traces du sacré. Les Forums de société et les Revues Parlées présentent en paticulier un ensemble de neuf conférences qui permettent de mieux cerner les interrogations, essentielles, dont cette exposition est porteuse. Sont ainsi appelés à témoigner : Marcel Gauchet, René Girard, Jean-Claude Schmitt, Maurice Godelier, Marie-José Mondzain, Franck Hammoutène, Barbara Cassin, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur et Hans-Ulrich Obrist.

PROGRAMME :

Jeudi 24 Avril

Marcel Gauchet

« Traces du sacré ». Comment faut-il l'entendre ? S'agirait-il de ces infimes parcelles que les analyses permettent seules de détecter ? Des empreintes dont les enquêteurs sont si friands ? Des signes d'un prochain retour, mettant fin au « désenchantement du monde », à « ce processus de dissolution et de retournement de l'immémoriale emprise organisatrice du religieux » ? Marcel Gauchet rejette vigoureusement cette hypothèse du « retour du religieux ».

Mercredi 7 Mai 2008

René Girard

« Le hasard ou la nécessité a voulu que le parcours adopté par les commissaires de l'exposition "Traces du sacré" recoupe les grands moments d'un livre d'entretiens que René Girard venait de réaliser avec moi, "Achever Clausewitz". La proposition d'un nouvel entretien, filmé cette fois dans la perspective de l'exposition, offrait à l'auteur de "La Violence et le Sacré" la possibilité de s'exprimer conjointement sur l'histoire, les écrivains, les philosophes et les artistes.

Mercredi 28 Mai 2008

Marie-José Mondzain

Où il sera question de rituels, et notamment de ces constructions rituelles qui permettent un désajustement de la sacralité et une redistribution démocratique du pouvoir. Ainsi, dans ces fêtes et ces carnavals où s'inversent les fonctions et les rôles, et où l'on peut voir une poursuite du dionysiaque sous une forme politique. Qu'en est-il de la fonction sacrée quand elle est mise à mal ? Quel est cet effet de vérité qui naît de son renversement ?

Jeudi 29 Mai 2008

Franck Hammoutène

Concevoir un lieu de culte aujourd'hui implique sans doute de nouvelles contraintes en termes d'urbanisme et de positionnement idéologique, à l'exemple de cette église-mairie à Valbonne (Alpes-Maritimes), réalisée par Pierre Fauroux en 1990, ou de l'église remarquable de Notre-Dame-de-la-Pentecôte sur le parvis de la Défense par Franck Hammoutène.

Jeudi 5 Juin 2008

Barbara Cassin

C'est de l'homme grec que l'on partira. L'étymologie grecque, vraie ou fictive, permet d'établir des liens entre le mortel, la lumière, et le fait de parler. S'interroger aujourd'hui sur le sacré, c'est généralement en appeler à un extérieur unique, un point de référence transcendant.

Jeudi 19 Juin 2008

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur

Que se passe-t-il après la mort de Jésus sur la croix ? La résurrection recouvre-t-elle un évènement historique, ou est-elle avant tout un acte de foi ?

Samedi 5 Juillet 2008

Hans-Ulrich Obrist

Carte blanche est donnée à Hans-Ulrich Obrist pour lier, dénouer, retrouver ou encore perturber les ordonnancements établis ou insoupçonnés entre l'art et le sacré.

Lundi 15 Septembre 2008

Jean-Claude Schmitt

« Une image romantique du Moyen Âge fait de cette époque de notre histoire un temps – béni pour certains, honni par d'autres – où le "sacré" était partout, immanent : dans l'"art sacré" des cathédrales, le "chant sacré" grégorien, les "saintes reliques", les "sacrements" de l'Église, l'onction du "sacre" des rois, etc. Il faut mettre en cause ces idées reçues. Se demander plutôt ce que ces mots et quelques autres signifient, pour nous-mêmes et pour les médiévaux.

Jeudi 2 Octobre 2008

Maurice Godelier

« Le sacré, ce n'est pas seulement le religieux. Est sacré ce que l'on ne peut ni vendre ni donner, mais qu'il faut garder pour le transmettre en tant que support essentiel d'identités que l'on désire voir survivre au cours du temps. Dire que ce qui fonde les sociétés c'est le sacré, conteste une des "évidences" ethnologiques répétées pendant des décennies, à savoir que les sociétés seraient fondées sur l'échange, échange de personnes et de marchandises, et échange de dons et de contre-dons. (...)" M.G.