Femmes cinéastes

Depuis sa création, le Festival International de films de femmes oeuvre pour un cinéma qui implique le regard des femmes cinéastes. Depuis les pionnières et jusqu’à aujourd’hui, les femmes qui font l’image nous transmettent leur point de vue sur le monde et construisent leurs propres visions.

Dans leurs oeuvres, la vie palpite, fragile, maladroite, obstinée comme ces lucioles infiniment précieuses qui témoignent d’une réalité porteuse de résistance et de liberté. Ces petites lumières de vie n’ont pas toutes disparu. Elles sont visibles pour celles et ceux qui sont attentifs aux signaux des luttes qui sillonnent nos vies et ouvrent de nouveaux espaces où tenter l’aventure humaine.

Quatre phases ont accompagné la démarche historique du festival : découvrir et aller chercher les réalisatrices dans les productions mêmes les plus marginales ; convaincre les femmes cinéastes elles-mêmes de leur légitimité professionnelle ; revendiquer la parité dans la profession, faire bouger les instances, créer des plateformes de rencontres et dénoncer les lieux d’exclusion ; créer des archives qui rendent compte de cette histoire.

À travers cette programmation, le festival propose une sélection résolument contemporaine de documentaires qui ont marqué son histoire : des rencontres intimes avec la dramaturge Maria Irene Fornés, avec le chanteur transgenre Rae Spoon, avec des femmes de ménage sénégalaises luttant contre leur exploitation. Au plus près des conflits, mais aussi du dialogue entre deux générations séparées par la dictature au Chili ou réunies par l’histoire du Japon et ses catastrophes. Au coeur de l‘invitation au voyage et à la danse, à travers un poème mozambicain où les sons et les images nous emportent. Parfois la muette, cette femme opprimée, hurle sa colère en brisant les codes, en faisant feu de tout bois, ou en témoignant simplement avec ses mots, en montant sur la scène, en mêlant le théâtre au documentaire, le jeu aux situations objectives de travail. On prend le large et conscience des effets de l’exploitation des femmes, de leur violente discrimination en Afghanistan, et du besoin urgent de liberté. Plusieurs, en dévoilant leur tournage, abordent l’acte de filmer dans sa dimension politique.

Point d’orgue, une séance consacrée à Cecilia Mangini, pionnière du documentaire italien, avec un de ses films les plus récents, Le Vietnam sera libre (2018).

Jackie Buet, Norma Guevara, Marina Mazzotti, Festival international de films de femmes de Créteil

Harry Bos, Bibliothèque publique d’information

Cycle en collaboration avec le Festival international de films de femmes de Créteil