Hommage à Kenneth Anger

Réalisé par Anger à l’âge de vingt ans, Fireworks ouvre ce cycle .Récit allégorique d’une expérience homosexuelle initiatique, Fireworks est le rêve d’un rêve qui « vient du plus profond de la nuit d’où émergent toutes les œuvres vraies » (ainsi s’exprime Jean Cocteau à l’occasion de sa présentation, en août 1949, au Festival du film maudit de Biarritz). 

En 1963, Anger tourne Scorpio Rising, autre incursion hallucinée, cette fois dans l’univers d’une bande de motards à Coney Island (Brooklyn). La subculture comme rituel contemporain ou, dans les mots de son auteur, « la machine comme totem, du jouet à la terreur. Thanatos en chrome et cuir noir ». Son montage rhythmique, portée par la bande son qui enchaîne treize tubes rock-n-roll et soul, en fait son film le plus célèbre. Il est l’un des plus loués à la New York Film-Makers’ Coop à l’époque et sera énormément influent pour des réalisateurs comme Martin Scorsese ou David Lynch. 

La figure tutélaire du cycle est Lucifer, « ange-démon de la lumière et de la beauté ». Cette déité solaire et rebelle, littéralement porteur de lumière, protecteur de la projection (de la lanterne magique au cinéma) est le protagoniste de Invocation of My Demon Brother .