Ife Day, Vir Andres Hera

Projection suivie d’une conversation entre Vir Andres Hera,Ife Day et Éva Barois De Caevel, conservatrice, service création contemporaine et prospective, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Biographies

Ife Day est né·e en 1987 à Port-au-Prince (Haïti), Vir Andres Hera est né·e en 1990 à Yauhquemehcan (Mexique), tous·tes deux vivent et travaillent en France et ont collaboré à plusieurs reprises.

Ife Day déploie un univers hybride où se croisent vidéo, installation, dessin et danse. Ces différentes formes deviennent des espaces pour matérialiser le déviant. Ancrées dans le thème du déplacement, ses œuvres remettent en question des catégories comme le matériel et l’invisible, l’archaïque et le contemporain, le puissant et le vulnérable. Travail sur la domination des corps et la gestuelle des corps dominés et dominants, sa pratique de la vidéo est pensée à la fois comme support et phase préparatoire à ses performances qui offrent autant d’occasions de tenter une métamorphose.

Les œuvres filmiques de Vir Andres Hera puisent dans son intérêt pour les parcours migratoires et son désir de traduire l’expérience de l’exil. Son travail est également imprégné par la non binarité et par la fluidité des genres et des cultures. Vir Andres Hera explore autant les récits intimes que les faits historiques en abordant spécifiquement la question des langues : leur histoire, leur traduction, nos relations à elles). L'une des préoccupations centrales de son cinéma est la matière filmique elle-même. En combinant une grandediversité de techniques et d’outils, l’artiste parvient à évoquer des sensations fragmentées et des récits palimpsestes. Ces dernières années, Vir Andres Hera a développé une méthodologie de tournage collaborative avec d’autres artistes, dont Ife Day. Cette approche particulière a insufflé une nouvelle dimension à son travail, notamment dans Le Daftar (2023), à la fois film et installation ; Tefnut (2022), une performance chorale impliquant différents médiums ; et plus récemment dans Amoxtli (2024), actuellement présenté à la Biennale d’art contemporain de Lyon, à la fois film, installation et pièce sonore.