Cine / Vídeo
Vidéodanse
16 dic 2020 - 3 ene 2021
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Vidéodanse propose un focus autour de la figure du chorégraphe allemand Raimund Hoghe. Ancien collaborateur de Pina Bausch, il commence à développer son propre travail à partir des années 1990, centré sur des questions de mémoire, de réinterprétation du répertoire classique et d’appréhension de la fragilité de corps différents. Ayant écrit à plusieurs reprises sur la maladie et notamment le sida, il s’est souvent revendiqué de la formule de l’écrivain et cinéaste Pier Paolo Pasolini : « jeter son corps dans la bataille ».
La programmation de films présente également la chorégraphe américaine Lisa Bufano, amputée des pieds et des mains à l’âge de 21 ans, qui a inventé des pièces chorégraphiques au moyen de prothèses ou d’échasses. Deux films autour d’Anna Halprin évoquent d’une part la maladie qui a frappé la chorégraphe et d’autre part le travail développé avec les personnes âgées. Enfin la figure d’Alain Buffard, danseur et chorégraphe qui a souvent traité du sida et de la mort dans ses pièces est abordée à travers une captation et un documentaire en avant-première qui racontera l’histoire de son solo Good Boy.
Programme
Jeter son corps dans la bataille – Peter Radtke s’entretient avec Raimund Hoghe (2002, 28 min)
Réalisation : Claudia Ball, Johannes Straub
Raimund Hoghe interprète son premier solo, Meinwärtz – dont de nombreux extraits ponctuent ce film. Il y mêle son parcours à celui d’un célèbre ténor juif victime du nazisme, pour dénoncer les violences actuelles à l’égard des étrangers, des handicapés et des marginaux. Et il les dénonce en acte. Car, en exposant sur scène son corps difforme, il sort du rôle que lui a assigné la société, il rompt avec l’idée commune selon laquelle le corps dansant devrait être une icône de la perfection et il entreprend, au nom de la différence, un combat avec le public. Il dialogue ici avec le célèbre comédien allemand Peter Radtke, lourdement handicapé, avec qui il partage l’expérience du rejet et de l’exclusion. MB
11h15
Cartes postales (2005, 26 min)
Chorégraphie : Raimund Hoghe
Interprétation : Raimund Hoghe, Lorenzo De Brabandere
Réalisation : Richard Copans
Construit à la manière de ses chorégraphies, Cartes postales prend l’espace de l’image et des lieux extérieurs pour dérouler des fragments extraits de l’œuvre de Raimund Hoghe. On retrouve le duo qu’il forme avec le danseur Lorenzo De Brabandere, à travers lequel Raimund Hoghe ébauche le trouble d’une relation qui oscille entre le désir, le jeu, l’empathie des corps dissemblables, la recherche et l’accomplissement de la présence de l’autre, dans de fulgurants moments de danse. AB
11h45
Boléro Variations (2008, 105 min)
Chorégraphie : Raimund Hoghe
Interprétation : Ornella Balestra, Ben Benaouisse, Lorenzo De Brabandere, Emmanuel Eggermont, Raimund Hoghe, Yutaka Takei
Réalisation : Charles Picq
Après Le Lac des cygnes et Le Sacre du printemps, Raimund Hoghe choisit de revisiter à nouveau un grand classique : Le Boléro. Hoghe évacue d’emblée toute idée de performance physique. Travaillant la lenteur et l’épure des mouvements, il privilégie l’émergence d’émotions profondes et lancinantes. Toute l’œuvre de Raimund Hoghe consiste à travailler la matière des souvenirs, d’une mémoire commune. Maurice Béjart habite le spectacle par la présence de sa célèbre interprète Ornella Balestra et par un hommage dansé par Lorenzo De Brabandere. Mais Le Boléro n’est pas seulement une composition de Ravel, c’est aussi une danse espagnole du 18e siècle et un style de musique et de danse d’Amérique du Sud (les standards Besame mucho et Piensa en mi…). Entremêlant ces divers et surprenants boléros, le chorégraphe nous amène à désacraliser l’œuvre de Ravel pour en atteindre le cœur. LH
12h10
Sans-titre (2009, 65 min)
Chorégraphie : Raimund Hoghe
Interprétation : Faustin Linyekula
Réalisation : Charles Picq
Sans abri, sans papiers, Sans titre. D’où ce titre justement, qui signe la rencontre particulière entre deux artistes, Raimund Hoghe et Faustin Linyekula. Avec des univers et des questionnements différents, chacun interroge l’identité en restant proche de la performance, œuvrant à la lisière des arts plastiques et du théâtre.
Comme le précisait Raimund Hoghe en amont de la création : « Son corps, mon corps, sont différents dans leur forme, leur couleur. C'est une pièce faite pour lui, mais j'y participe, je représente en quelque sorte la culture occidentale. ». Dans l’espace vide, selon la poétique ritualisée de celui qui fut un temps le dramaturge de Pina Bausch, les deux interprètes évoluent suivant un montage musical en bascule entre musiques blanches et noires. Comme par effraction s’y insinue un autre rapport au monde. Celui développé dans l’écoute, à travers le tracé tremblé de Faustin Linyekula. Postures, silences, gestes et danse se nouent dans l’ombre ou en écho à l’histoire de son pays d’origine, l’actuelle République démocratique du Congo où il a créé sa propre structure ouverte aux artistes de son pays, les Studios Kabako. IF
14h00
Si je meurs, laissez le balcon ouvert (2010, 170 min)
Réalisation : Charles Picq
Dans ce documentaire, Raimund Hoghe revient sur l’importance du travail de Dominique Bagouet, parlant notamment de la dernière pièce du chorégraphe, Necesito. Il raconte comment sa création, Si je meurs, laissez le balcon ouvert, part de la volonté de ne pas oublier l’importance de la grande œuvre de Dominique Bagouet. VDC
15h10
One Breath is an Ocean for a Wooden Heart (2008, 12min 56 s)
Chorégraphie et interprétation : Lisa Bufano et Sonsherée Giles
Musique composée par Jerry Smith et interprétée par Jerry Smith et Caroline Penwarden
Lisa Bufano (1972 - 2013, USA) / Sonsherée Giles (Oakland, CA)
Dans cette performance, les deux danseuses portent des échasses en bois de 28 pouces (environ 70 cm) sur les bras et les jambes, construites à partir de pieds de table de style Queen Anne. Les échasses fabriquées à partir d’objets quotidiens familiers permettent aux danseuses de créer l’illusion basique de formes de table et de chaise. Par leurs mouvements, elles se transforment à travers un large éventail d'images : meubles animés, jouets magiques, insecte à huit pattes, gazelle à quatre pattes et oiseaux à deux pattes. L'effet est étrange, car deux corps différents naviguent dans un mouvement et un paysage sonore qui sont à la fois activés et contraints par leur utilisation d'échasses en bois.
One Breath is an Ocean for a Wooden Heart a été créé en décembre 2007 au festival Extravagant Bodies à Zagreb, en Croatie. Il a été commandé en partie par AXIS Dance Company en association avec Alliger Arts.
18h00 – 19h30
Mauvais genre (2004, 41 min)
Chorégraphie : Alain Buffard
Interprétation : Jérôme Andrieu, John Bateman, Trisha Bauman, Alain Buffard, Régine Chopinot, Steven Cohen, Herman Diephuis, Elu, Matthieu Doze, Héla Fattoumi, Virginie Garcia, Simon Hecquet, Christophe Ives, Jennifer Lacey, Anne Laurent, Julie Nioche, Rachid Ouramdane, Pascale Paoli, Mickaël Phelippeau, Cécile Proust, Laurence Rondoni, Claire Servant, Claudia Triozzi .
Réalisation : Sophie Laly
Alain Buffard a débuté son parcours avec des pièces fortement inspirées par le body art et les performers des années 1970. Good Boy, son premier solo, est une sorte de manifeste autobiographique dans lequel il interroge l’identité, la mise en jeu du corps et sa représentation. La réflexion se prolonge dans Mauvais genre, multiplication par une vingtaine de performers des enjeux de Good Boy, pièce qui « trafique avec la maladie et la fragilité du corps ». Alain Buffard déplace les interrogations de ce premier travail en solo pour étudier la notion de communauté. Du solo au groupe, de l’intime au collectif, le corps exposé chemine vers l’extension et produit d’autres questionnements. Corps dénudés et reconfigurés, Mauvais genre ne fait pas dans la bonne réputation et provoque féminité et masculinité hors des représentations attendues. IF
18h10
Anna Halprin - Intensive Care (2006 - 2020, 11 min 43 s)
Réalisation : Jacqueline Caux
Pionnière de la postmodern dance, Anna Halprin crée dès les années 1960 des spectacles remettant en cause la ségrégation raciale. Confrontée à la maladie dans les années 1970, elle étudie les rituels de guérison et soins alternatifs à travers un grand nombre de cultures et travaille avec des danseurs atteints du VIH dès les années 1980. Elle invente des danses exorcistes qui inaugurent une pratique radicale d’acceptation des corps face à la maladie. Elle crée Intensive Care en 2000 suite à l’hospitalisation de son mari, en collaboration avec David Greenaway qui travaillait dans des hospices et était régulièrement confronté à la maladie et la mort, Jeff Rehg qui était atteint du sida et Lakshimi Aysola. À eux quatre, ils forment un seul corps, l’un pour les jambes, l’autre pour les bras, le troisième pour le torse, Anna Halprin étant la tête. CF
18h50 – 19h40
Seniors Rocking (2010, 28 min)
Réalisation : Ruedi Gerber
Éclairant la démarche artistique de la danseuse et pionnière américaine Anna Halprin, le film révèle le sentiment de communauté sensible derrière l’extraordinaire performance qu’elle a réalisée avec cinquante personnes âgées de toutes classes sociales dans deux foyers de Californie. En accord avec la conviction de Halprin que le courage de s’exprimer vient avec la danse et le mouvement, le film montre comment ces personnes âgées, puisant dans leurs propres ressources, des répétitions initiales à la célébration joyeuse de la performance finale, transmettent leur mémoire et affects à travers la danse. Zas Films
19h05
Quando
11:00 - 20:00, todos los días excepto martes
Manifestation annulée
Dónde
Raimund Hoghe, Sans-titre
© Rosa-Frank.com