Rencontre avec Massinissa Selmani

À propos de l'artiste

Massinissa Selmani
Né en 1980 à Alger (Algérie)
Vit et travaille à Tours (France) et Tizi-Ouzou (Algérie).

« Je me sens plus à l’aise dans des formes légères où la fragilité se confronte au tragique. » Le dessin est le champ d’expérimentation de Massinissa Selmani, qu’il travaille sur papier, sur calque, dans de courtes animations ou à même l’espace. À partir d’archive de coupures de presse, il construit des « formes dessinées » sur le mode surréaliste du collage et de la collision. Il prélève des éléments incompatibles, les évacue de leur contexte et les juxtapose en mettant en scène de petites situations énigmatiques entre tragique et comique, où l’absurde n’est jamais loin. Faisant partie de la génération témoin des violences qui ont sévi en Algérie au cours de la décennie 1990, Selmani a vu comment l’humour pouvait être un mécanisme de défense face à la violence sourde. Dans son travail, il fait le choix de l’économie et la retenue, la mise à distance et la discrétion du signe. Pour le prix Marcel Duchamp, Massinissa Selmani propose une nouvelle installation sous le signe de l’ellipse, intitulée Une parcelle d’horizon au milieu du jour. Son projet est pensé comme un grand dessin mettant en scène la migration de ses formes dessinées d’un média à l’autre, du papier au film d’animation, de la sculpture au dessin mural. Teinté de gravité, d’absurde et de notes d’humour, l’ensemble est construit comme une somme de territoires de conflits fictionnels.

Après des études d’informatique en Algérie, Massinissa Selmani intègre l’École supérieure des beaux-arts de Tours. En 2015, il a reçu une mention spéciale du jury à la 56^e biennalede Venise (« All the World’s Futures », commissariat d’Okwui Enwezor en 2015). Son travail a été exposé dans de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger : Biennale de Dakar en 2014, Biennale de Lyon en 2015, Biennale de Sharjah en 2017 et Biennale de Kochi-Muziris en 2022. Il a fait également l’objet d’expositions personnelles, notamment au Palais de Tokyo en 2018 et au CCCOD de Tours en 2019. Il est lauréat du prix Art collector et du prix Sam en 2016.