Eileen Agar

Je m’entoure de bric-à-brac fantastique afin de stimuler mon imaginaire. Car c’est une certaine sorte de chaos sensible qui est créateur et non un ordre stérile.

Eileen Agar*

C’est à Paris, en 1929 alors qu’elle étudie la peinture chez le cubiste tchèque František Foltýn qu’Eileen Agar rencontre André Breton et Paul Éluard avec qui elle se lie d’amitié. Britannique d'origine argentine, Eileen Agar participe largement à la diffusion du surréalisme au Royaume-Uni en figurant en 1936 avec Dora Maar parmi la dizaine de femmes artistes présentes à l’exposition surréaliste internationale de Londres. En 1935, sa rencontre avec le peintre surréaliste Paul Nash l’amène à réaliser des constructions féériques à partir d’éléments marins. Partageant avec les surréalistes un intérêt pour la mythologie et l'animisme, elle conçoit des sculptures composites qui renvoient aux objets magiques et à des rituels anciens. Cette œuvre rappelle la figure d’une allégorie antique de la victoire, dont l'élégante tête en terre cuite se mêle à de nombreux débris organiques. Eileen Agar affirme que « le surréalisme tire son inspiration de la nature ». Par son titre, cette étonnante figure se réfère à une pratique de l'Antiquité romaine consistant à prédire l'avenir en observant le vol des oiseaux.

*Eileen Agar, A Look of my Life, Autobiography, Ed Thames and Hudson, réédition 2024