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Table extensible

1927

Charlotte Perriand

« L’étude du mobilier repose sur des principes logiques. (…) Tous les efforts qui tendent à l’enjoliver sans raison utile doivent être évités. Sa beauté doit résulter de la composition rationnelle de ses éléments. »

 

Dessinée en 1927 par Charlotte Perriand pour son atelier de la place Saint-Sulpice à Paris, cette Table extensible est une véritable « table-machine ». Un mécanisme caché dans la desserte permet en effet de l’étendre et d’augmenter sa capacité d’accueil de 5 à 11 convives : le plateau de la table, en caoutchouc, se déroule dans la longueur, comme un tapis roulant de chaîne d’assemblage.
La table, le Fauteuil pivotant qui l’accompagne (prototype du Fauteuil B 302 présent dans la collection du Musée national d’art moderne), ainsi que les autres éléments qui constituent cet aménagement intérieur à valeur de manifeste, empruntent au vocabulaire formel de l’industrie automobile. L’intérêt que suscitent dès l’origine ces éléments de mobiliers révolutionnaires tient en grande partie à leur facture. Il ne s’agit plus, pour la jeune architecte de 24 ans, d’équiper un appartement de pièces uniques, mais de proposer des meubles reproductibles en série, destinés à être diffusés largement. En témoigne la demande de brevet qu’elle dépose en 1928.

 

Très remarqué au Salon d’Automne de 1927, l’ensemble lui vaut de rejoindre l’équipe de Le Corbusier et Pierre Jeanneret l’année suivante.