Raumkonstruktion 3 (Construction spatiale 3)
[1922 / 1950]
Raumkonstruktion 3
(Construction spatiale 3)
[1922 / 1950]
Entre peinture et architecture, les constructions spatiales de Péri se réfèrent à des espaces construits, réduits à leur strict minimum.
En 1920 Laszlo Péri rejoint Berlin où il retrouve son compatriote Laszlo Moholy-Nagy et se rapproche des constructivistes. Il conçoit alors des compositions en béton polychrome d'une grande économie de moyens, « compréhensibles pour tous ». Dérogeant au format rectangulaire traditionnel, Péri découpe des surfaces dont les colorations nuancées suggèrent des relations spatiales paradoxales.
Domaine | Sculpture |
---|---|
Technique | Béton peint |
Dimensions | 52,5 x 39,5 x 2 cm |
Acquisition | Achat, 1990 |
N° d'inventaire | AM 1990-133 |
Informations détaillées
Artiste |
László Péri
(1899, Autriche-Hongrie - 1967, Royaume-uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du nord) |
---|---|
Titre principal | Raumkonstruktion 3 (Construction spatiale 3) |
Date de création | [1922 / 1950] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Béton peint |
Stade de la creation | Reconstitution au début des années 1950 d'après le prototype créé en 1922 (contrairement à la date de 1920 inscrite au revers par l'artiste), il convient donc de dater l'oeuvre de 1922/début des années 1950 |
Dimensions | 52,5 x 39,5 x 2 cm |
Inscriptions | S.D.T.N. au revers : SPACE CONSTRUCTION/N°3/1920/Peri |
Acquisition | Achat, 1990 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1990-133 |
Analyse
Seule œuvre de László Péri dans les collections publiques, la sculpture, restée dans l’atelier de l’artiste après sa mort, puis passée dans deux collections allemandes, a été achetée par le Musée, en 1990, sous le titre de Raumkonstruktion II , et datée à ce moment-là de 1921-1922. Elle illustre l’une des périodes les plus intenses de l’artiste, au moment où il quitte la Hongrie, après la chute du gouvernement communiste, pour Berlin et où, avec Moholy-Nagy, il se tourne vers l’art non objectif et le constructivisme avec ses « constructions dans l’espace », strictement géométriques, qui seront exposées à la « Grosse Berliner Kunstausstellung » de Berlin en 1923 (les numéros IX et X sont conservés au Musée d’art moderne de Budapest). Plusieurs revues internationales, dont MA , Het Overzicht , reproduisent, au cours de cette période, des linogravures et des constructions spatiales de Péri, et la galerie Der Sturm publie, en 1922, son album Linolschnitten , préfacé par Kemeny.
La Construction spatiale 2 , qui illustre la couverture du n o 7 de De Stijl (juillet 1922), est un dessin aquarellé ressemblant à la sculpture en béton du Musée, aujourd’hui inventoriée sous le titre de Raumkonstruction 3 et datée plus tardivement de 1922/1938. Toutes ces datations sont en contradiction avec l’inscription figurant au revers de l’œuvre : « Spaceconstruction / N o 3 / 1920 : Peri », qui, rédigée en anglais, est sans doute ultérieure à la date indiquée, puisque, à l’époque, Péri se trouvait encore à Berlin. Son départ précipité d’Allemagne, en 1933, en raison de l’arrivée au pouvoir du national-socialisme, rend impossible le transport de ses constructions fragiles en béton. Il a sans doute emporté les portefeuilles contenant des linogravures et des dessins qui, plus tard, lui permettront de reconstituer en trois dimensions les œuvres perdues. Les analyses de couleur, pratiquées après l’achat de l’œuvre, qui mettent en évidence l’utilisation du bleu de phtalocyanine, dont le brevet est déposé en 1935, ont d’abord conduit certains chercheurs à la considérer comme une réplique effectuée par l’artiste en Angleterre vers 1936-1937. Mais les catalogues des expositions de la Foyle Art Gallery (Londres, 1936) et de la Gordon Fraser Gallery (Cambridge, 1937) présentent seulement des linogravures et des dessins à la tempera sous le titre de « Space Constructions ». C’est dans un texte tardif, publié lors de l’exposition « From Abstract Art to New Realism : Sculpture, Etchings, Murals » (Londres, Artists House Exhibitions, 6 mars-4 avril 1952), que Péri revient sur ses constructions spatiales exposées qui, pour lui, « montrent le début et la fin de cette période [constructiviste, 1920-1924] ». Ces informations et le fait que, dès la fin des années 1920, il s’était définitivement éloigné du constructivisme pour se consacrer à l’architecture, puis à une sculpture réaliste engagée, renforcent l’hypothèse, aujourd’hui admise, d’une reconstitution de ses constructions spatiales au début des années 1950.
Doïna Lemny
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
De la/du même artiste
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Central european avant-gardes : exchange and transformation, 1910-1930 : Los Angeles, Los Angeles County Museum of Art, 2002 .- Cambridge : The Mit Press, 2002 (reprod. coul. p. 184 (non exposé)) . N° isbn 0-262-02522-1
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p. 499) . N° isbn 978-2-84426-317-9
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky