Torse peinture charogne à la perspective de "l'Inconstanza"
1994 - 1997
Torse peinture charogne à la perspective de "l'Inconstanza"
1994 - 1997
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile, graphite, feuille d'argent, feuille d'or et paillettes sur toile |
Dimensions | 149 x 134 cm |
Acquisition | Achat, 2003 |
N° d'inventaire | AM 2003-251 |
Informations détaillées
Artiste |
Joël Kermarrec
(1939, Belgique - 2022, France) |
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Titre principal | Torse peinture charogne à la perspective de "l'Inconstanza" |
Date de création | 1994 - 1997 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile, graphite, feuille d'argent, feuille d'or et paillettes sur toile |
Dimensions | 149 x 134 cm |
Inscriptions | S.D.T. au revers haut droit sur la toile : Joël Kermarrec 1994-1997 /Torse peinture charogne - à la perspective de l'"Inconstanza" - / K comme l'arpenteur ou reptant au sol en attente de changement d'espace convenu |
Acquisition | Achat, 2003 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 2003-251 |
Analyse
Cette toile fait partie de l’ensemble de trois Torse, peinture charogne : à la tache jaune (fond orange), à la figure impossible (fond bleu) et à la perspective de « L’Inconstanza » (fond rouge). Cette dernière est inspirée par une peinture de Giotto où une femme représentant l’inconstance est en déséquilibre et où la perspective est donnée, en bas, juste par un triangle. À l’instar de toutes les peintures de Kermarrec, cette œuvre exerce une fascination qui provient à la fois de la difficulté à la déchiffrer et de l’ambiguïté des images et des signes allusifs. Kermarrec accomplit en effet un travail sémantique sur le signe plastique à partir d’éléments pris au monde sensible – ici, un torse humain (allongé, l’artiste dépose l’empreinte de son propre dos badigeonné de peinture, la charogne étant sa chair) – et à partir d’éléments conceptuels (taches, ratures, encerclements, mises en abyme). Surviennent une rature, sur le torse, sorte d’« os » pour Kermarrec et, telles des erreurs, les empreintes de son pouce, encerclées ou soulignées. En haut à gauche de l’espace-plan, une perspective est évoquée par l’angle d’une pièce, rappelant le triangle chez Giotto. Un tapis de couleur sépia, en marquant un sol, redouble l’angle et restitue la profondeur. Kermarrec retouchera sa toile en 1997, recouvrant partiellement l’os par une tache de graphite dont la matité s’oppose à l’aspect satiné de la peinture, le « K » gravé sur cette tache en volume renvoyant à l’arpenteur de Kafka autant qu’à l’artiste lui-même. Puis il insère au niveau du torse, dont l’empreinte a été abrasée, des paillettes. Il ajoute enfin une feuille d’argent (le carré blanc) et une feuille d’or recouvrant la tache bleue, les déchiquetant de ses doigts.
Nadine Pouillon
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
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Bibliographie
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