Fonds d'archives
Fonds Man Ray
1915 - 1976
Fonds Man Ray
1915 - 1976
Importance matérielle | 22 boites |
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Localisation physique | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Présentation du fonds
Les archives de Man Ray sont constituées d'une très importante correspondance adressée à Man Ray par des artistes et personnalités du monde artistique et littéraire de 1915 à 1976. Marcel Duchamp, à travers une vingtaine de lettres entre 1930 et 1960, entretient son ami de la vie artistique à New York et lui fait part de différents projets auxquels il veut l'associer. André Breton le convie à participer à l'exposition Internationale du Surréalisme en 1947 chez Maeght, puis à celle de 1959 chez Cordier. Man Ray est en relation avec de nombreux écrivains, poètes artistes comme en témoignent les différentes lettres de Paul Eluard, Philippe Soupault, Tristan Tzara, Ribemont-Dessaignes, Max Ernst, Marcel Jean, Yves Tanguy, William Copley, E.L.T. Mesens, Georges Hugnet, Meret Oppenheim, dadaïstes et surréaules que son ami Marcel Duchamp lui fait rencontrer dès son arrivée à Paris.
Peintre, mais aussi photographe, il fait le portrait de nombreuses personnalités, écrivains anglais et américains Gertrude Stein, Henry Miller, Ezra Pound, Lewis Carrol, T.S. Elliott, William Seabrook. Il côtoie les membres de la haute société : Etienne de Beaumont, Boni de Castellane, Charles de Noailles, la Comtesse Greffuhle ; le milieu du spectacle : Diaghilev, J.E. Blanche ; et celui du cinéma : Hans Richter, Jean Painlevé etc.
Un très important dossier de correspondance provient des Musées d'Europe et des Etat-Unis (Musée national d'Art Moderne de Paris, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Kunstverein de Cologne, Tate Gallery de Londres, MoMA de New York, Yale University, Los Angeles County Museum, etc...) des galeries (Schwarz, Julien Levy, Cordier et Ekstrom...) qui organisent des expositions de ses oeuvres. Directeurs de revues, éditeurs lui demandent des reproductions de ses oeuvres ou l'illustration d'ouvrages. Coupures de presse, catalogues, cartons d'invitations, textes de préface accompagnent cet important dossier.
A travers l'ensemble de ces documents c'est la vie de Man Ray, peintre, photographe, réalisateur de films qui se révèle, c'est toute l'activité de ce jeune américain passionné d'art, attiré par Paris où il rencontre tous ceux qui ont marqué l'art d'aujourd'hui, qui se fait jour. Ce fonds d'archives, comparable à ceux de Robert et Sonia Delaunay, Albert Gleizes et Victor Brauner que possède la Documentation du MNAM, permet de restituer toute une époque de la vie artistique et culturelle de l'entre deux guerres à travers les papiers personnels d'une personnalité protéiforme et constitue pour les chercheurs une approche de la condition sociale de l'artiste.
[Nathalie SCHOELLER, Responsable des Archives Paris, le 24 mai 1993]
Artistes/personnalités
Biographie
Né en 1890 à Philadelphie, Emmanuel Radnitsky, Emmanuel Radensky, Emmanuel Radinski, Emmanuel Rudnitsky ou Emmanuel Radnitzsky, dit MAN RAY, passe sa jeunesse à Brooklyn où il fréquente la Modern School Ferrer Center qui fonctionne à New York selon les principes de l'éducateur libertaire catalan Francisco Ferrer. .
Les débuts de peintre de Man Ray le mettent en contact à New York, en 1915, avec Marcel Duchamp et Francis Picabia avec lesquels il lance le mouvement Dada aux USA. En 1920, il collabore à la fondation de la Société anonyme de Katherine S. Dreier.
Le 14 juillet 1921 Man Ray débarque au Havre, puis arrive à Paris où Marcel Duchamp l'accueille. Le soir même, il est présenté aux surréalistes Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard et Gala, Théodore Fraenkel, Jacques Rigaut et Philippe Soupault. Il s'installe dans le quartier du Montparnasse et tombe amoureux de la chanteuse française et modèle emblématique Kiki de Montparnasse.
Il rencontre également le couturier Paul Poiret, pour qui réalise de nombreuses photos de mode qui sont publiées dans les magazines et contribuent à le faire connaître.
En 1922, l'agent de Marcel Duchamp, Henri-Pierre Roché, rencontré six ans plus tôt New York, lui prête l'argent pour ouvrir un studio de photographie. En échange, il y développe les photographies érotiques des uns et des autres, telle celle d'Hélène Hessel se déshabillant sur la plage. Initié à la photographie à la Galerie 291 d'Alfred Stieglitz à New York, il invente le procédé du rayographe.
Avec Jean Arp, Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses oeuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925.
Ami de Marie-Laure de Noailles et de Charles Vicomte de Noailles, il tourne en 1928 à Hyères à la Villa Noailles son troisième film "Les Mystères du château de Dé".
À Montparnasse, durant trente ans, Man Ray révolutionne l'art photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l'oeuvre d'Eugène Atget qu'il fait découvrir aux surréalistes et à son assistante Berenice Abbott. En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photos de nus devient l'une de ses séries les plus célèbres.
En 1940, après la défaite de la France, Man Ray parvient à rejoindre Lisbonne et s'embarque pour les États-Unis en compagnie de Salvador et Gala Dalí et du cinéaste René Clair. Après quelques jours passés à New York, il gagne la côte Ouest avec le projet de quitter le pays pour Tahiti où il resterait vivre quelques années. Mais arrivé à Hollywood, il reçoit des propositions d'exposition, y rencontre et épouse Juliet Browner (dite Juliet Man Ray) et décide de se remettre à peindre.
Il revient à Paris en 1951.
En 1963, il devient Satrape du Collège de Pataphysique et publie son autobiographie sous le titre "Selfportrait".
Man ray décède en 1976 et est inhumé au cimetière du Montparnasse. Sa tombe porte cette son épitaphe : "Unconcerned, but not indifferent" ("Détaché, mais pas indifférent")