Exposition
Énormément bizarre, la collection Jean Chatelus
26 mars - 30 juin 2025
Jean Chatelus © Bernard M. Collet
À l’occasion de la donation par la fondation Antoine de Galbert de la collection Jean Chatelus au Centre Pompidou, le Musée national d’art moderne présente cet ensemble d’œuvres exceptionnel réuni tout au long de sa vie avec passion et curiosité. Rassemblant près de quatre cents pièces – sculptures, installations, peintures, photographies, dessins, objets votifs et vernaculaires – reflétant des esthétiques comme des voix diverses, l’exposition met l’accent sur la poétique de la ruine, la décomposition organique, l’interdit, ou encore le spectre apocalyptique qui témoignent des obsessions du collectionneur.
Jean Chatelus © Bernard M. Collet
La présentation d’une partie de sa collection au Musée d’art moderne de la ville de Paris à l’occasion de l’exposition « Passions Privées » puis au sein de « L’intime, le collectionneur derrière la porte », exposition inaugurale de La Maison rouge en 2004, ont su donner un aperçu de l’ampleur de sa collection qui se déployait dans un accrochage dense, hétérogène et anti-rhétorique dans ses appartements.
Pour rendre hommage à cette vision hors du commun et révéler la singularité de ce cabinet de curiosités du 20e siècle, l’exposition « Énormément bizarre » se propose de montrer la quasi totalité de la donation à travers une approche anachronique privilégiant les associations libres. Certains espaces de son habitation sont reconstruits à l’identique pour permettre au public de plonger dans son univers, tandis que d’autres sont restitués de manière plus muséale tout en tenant compte de sa vision. La donation, importante par sa taille, sa valeur historique et son étrangeté, emprunte le titre de son exposition à l’expression utilisée par Wim Delvoye, l’un des artistes les plus représentés dans cet ensemble, dans un témoignage de son passage chez le collectionneur.
Décédé le 6 juillet 2021 à l’âge de 82 ans, Jean Chatelus, d’origine lyonnaise, agrégé d’histoire et maître de conférences à la Sorbonne, a réuni au cours de sa vie une collection unique, insoumise au goût dominant. Il se disait « accumulateur » plus que collectionneur. Chez lui, les œuvres de Cindy Sherman, Mike Kelley, Christian Boltanski, Yayoi Kusama, Michel Journiac, Daniel Spoerri, Robert Filliou, Nam June Paik, Joana Vasconcelos ou encore Andres Serrano se sont peu à peu immiscées au milieu de pièces d’art extra-occidental, et d’objets issus de traditions populaires. Les œuvres surréalistes avec lesquelles il débute sa collection lui laissent le goût des objets détournés. Elles sont rapidement remplacées par des œuvres de l’art corporel, l’un des mouvements les plus représentés au sein de la collection. Outre celle du corps, les thématiques de la mort et du caractère éphémère de la vie imprègnent ces œuvres. Son regard pointu et son extrême liberté l’ont amené à s’entourer des travaux de plusieurs artistes outsider et d’« enfants terribles ». Parallèlement, il a cultivé un grand intérêt pour les objets ethnographiques de plusieurs cultures, notamment de l’Afrique subsaharienne et du golfe de Guinée, témoignant d’une vive curiosité pour les artefacts de multiples croyances.
L’exposition conçue par la fondation Antoine de Galbert, Annalisa Rimmaudo et Xavier Rey s’accompagne d’un documentaire réalisé par Alyssa Verbizh et d’un catalogue co-édité par Empire et la fondation.
16€ / TR 13€
Quand
11h - 21h, tous les lundis, mercredis, vendredis, samedis, dimanches