Cinéma / Vidéo
Nature et nostalgie
22 nov. 2012
L'événement est terminé
Projection du film "Nature et Nostalgie" (Wistful Wilderness) Pays-Bas/ 2010/ 88 min.
Nature et Nostalgie (Wistful Wilderness)
Pays-Bas/ 2010/ 88 min.
Réalisation : Digna Sinke
Montage : Albert Elings
Image : Goert Giltaij
Son: Erik Langhout
Production : SNG FILM BV
Distribution : Documentaire sur grand écran
De 1999 à 2009, Digna Sinke a filmé les transformations de la dernière île des
Pays-Bas encore habitée, Tiengemeten. Dans les années, 1930 Joris Ivens livrait
une chronique exaltée de l’édification des polders (Nouvelle terre). Les temps
ont changé : désormais l’empreinte humaine menace l’environnement. Soit donc un
projet de retour à la nature de l’île natale de la documentariste : «
suppression maximale des routes » et des installations agricoles.
Paradoxalement très organisé, cette transformation promise du paysage ne se
fait pas en un jour. En se mettant au défi de filmer « jusqu’à ce que le
premier arbuste poussé naturellement m’arrive à la taille », Sinke fait de son
film une réflexion sur la temporalité : celle des saisons, de la société (les
atermoiements de la collectivité locale), de l’intimité. Alliant cadrage
méthodique et souplesse du montage, elle choisit une dizaine de « positions
fixes », des repères auxquels, mois après mois, elle imprime un mouvement de
caméra rotatif.
Que les métamorphoses soient majeures (un chemin redevenu voie d’eau) ou
qu’elles paraissent impossibles (un arbre abattu qui s’entête à bourgeonner),
Sinke les commente en off rétrospectivement. Souvenirs d’enfance et extraits de
journal nuancent la relation au présent filmé. Peu à peu, reléguant à
l’arrière-plan voire au hors-champ les tractations locales entre autorités et
fermiers, le film glisse vers l’enregistrement d’une topographie tout autre que
celle du cadastre. L’apparente neutralité des cadrages érige en fait le paysage
en surface de projection intime : pour Digna Sinke, imaginer une future friche
devant un champ de betteraves relève de la même quête vitale et nostalgique que
de scruter chez l’être aimé déjà malade la mort qui arrive. Avec les seuls
moyens du cinéma, elle explore ce qu’elle appelle les « archives intérieures
»—sons, souvenirs et images qui disparaissent normalement avec chacun de nous.
Charlotte Garson
Cette séance s’intègre à la programmation « Fantômes du réel », proposée par
Documentaire sur grand écran, avec la complicité du cinéaste François Caillat,
du 21au 25 novembre 2012 au Cinéma le Nouveau Latina, Paris 4è, dans le cadre
du Mois du film documentaire
programmation complète sur www.docsurgrandecran.fr/
Quand
À partir de 20h